acajou —

L'approbation de cette femme (cette très belle femme) te fait curieusement plaisir, presque plus que le regard tendre de Spica, presque plus que le sourire de Priam, presque plus que le rire de Divine, presque plus que le retour de Fauve, mais tu ne cherches pas à comprendre pourquoi, tu ne t'en rends peut-être même pas compte, en vrai. Tu n'as jamais été très observatrice de tes propres sentiments.
Sa main contre la tienne vide ton cerveau un court instant, J'fais des potions pour séduire les hommes, puis j'les mords quand ils dorment, mais tu te reprends vide, tu ne laisses pas les démons t'envahir et tu la regardes à nouveau avec un sourire, mais ce sourire est automatique, comme si tu n'étais pas sûre de la réaction qu'on attendait de toi.
Qu'est-ce qu'elle attendait de toi, Bérangère ?
Je suis touchée par votre inquiétude. Même si votre formulation m'apparait... comment dire... chargée d'une aura menaçante. Vous avez eu des problèmes ? demandes-tu, chargée d'une inquiétude soudaine pour cette femme dont tu ne sais rien, même pas le nom véritable. D'ailleurs, je suis curieuse... Comment est-ce que vous connaissez mon prénom ?


Tendres baisers,
Bérangère Gardin de Boisdulier

acajou —

Ton sourire s'agrandit, incrédule et amusé, il te donne une expression curieuse de joie perplexe, c'est un mélange pour le moins audacieux qui te donne, l'espace d'un instant, un regard un peu bête. Tu reprends bien vite, tu ne te laisses pas avoir par le physique avantageux de la jeune femme en face de toi (était-elle jeune ? tu te sentais bien incapable de lui donner un quelconque âge, tout à coup), et prends un instant pour analyser ses paroles. Ça n'a pas de sens, ce que vous me racontez, tu lui réponds en penchant légèrement la tête sur le côté, un fin sourire sur le visage. Vous m'intriguez, vraiment, vous savez ? Vous êtes un mystère à part entière. Je n'ai jamais rencontré de gens comme vous, et pourtant je connais quelques originaux. Et ça te plait, d'une certaine façon. Tu aimes l'étrange et tu aimes le nouveau, tu aimes l'original, tu aimes le marginal.
Et cette femme était un parfait concentré des trois.
Je me suis trompée. Vous n'êtes pas là par hasard, pas vrai ? Tu lâches ça l'air de rien, sans te détacher de ton sourire, tu n'arrêtais jamais de sourire, de toute façon. Tu ne savais pas comment faire et tu ne voulais pas apprendre. Tu commençais à te dire que tu aurais quelques questions à pauser à Vanille, quand tu la reverrais ce soir.


Tendres baisers,
Bérangère Gardin de Boisdulier