aperto ore tuo mori ((gentiana))

Inscription : 16/05/2021

Trop.

C'est juste beaucoup trop.

T'as pas envie d'être comme tout le monde. T'as toujours voulu y croire mais la vérité c'est que tu t'appelles personne.

Si tu étais plus fort, plus grand, plus important on te traiterait peut-être pas comme ça. Tu ne serais pas persécuté par ta propre moralité, par ces évènements de merde qui s'empilent les uns sur les autres.

On t'aurait pas laissé tout seul toi et tes rêves.
Toi et tes sentiments en gangrène.

Leith est mort.
Quel gros lâche.
T'as manqué d'être mort.
J'ai eu de la chance.

Tu reviens toujours là. Chez Nori, chez Sirius. Tu veux pas les voir, tu veux voir personne... si tu fais ça c'est pour récupérer tes affaires que t'as laissées chez lui. Des fringues trop petites, des fringues que tu ne porteras plus jamais... mais t'sais pas, ils te les faut c'est tout. C'est a toi.

C'est tout ce qu'il te reste.

Appartement vide. T'as l'impression que tout te retiens, que tout te fait du mal. Le haut plafond, le carrelage livide. Tu en garde la trace, d'un sentiment absent qui refait toujours surface. Ce foutu lien... ce truc immonde qui t'enchaine, qui te crie de revenir, de rester, pour toujours. Tu vois l'enfer dans tes rêves, tu vois des choses dangereuses. Des lacs qui prennent feu, des monstres qui s'affrontent, des pleures, des larmes de toutes les couleurs.

Tu sors. Tu pars. Tu fermes la porte, mais tu n'arrives pas a te résoudre à jeter la clé. Tu dévales les escaliers, ton sac plein de fringues, puis traverse la grande porte. Tu pourrais te sentir libre, partir où tu veux, vivre où tu veux... mais...il y a comme quelque chose qui t'arrête net.

Tu la sens. Elle est juste là. Une femme qui te semble perdue. Une femme que tu ne connais pas mais qui a tout de familier. Tss. Tu comprends sans vouloir.

C'est toi qui remplaces Karel ? Tu la jauges, l'observes de la tête aux pieds en lui tournant autour. T'as la grimace facile. Mouai. Si elle, elle s'est faite buter, alors tu vas pas faire long feu. Prête à crever la gueule ouverte ?

(c) SIAL

Inscription : 31/01/2022

"Slow down" you said yourself
It's coming back
But where are you now ?

Si on lui posait la question elle dirait que ça avait été une longue, longue semaine, en dépit du fait que nous n’étions que mardi. Peu importe la quantité de travail fournie, peu importe le nombre de sieste au week-end, peu importe les cafés enchaînés alors qu’elle détestait ça, le constat restait le même : Gentiana terminait la journée au mieux fatiguée, au pire lessivée, à l’exception des jours où elle ne mettait pas le nez dehors.

Ce qu’elle avait imputé à une grippe, aux changements de températures, s’était avéré démenti par son médecin, et la voilà avec une cure de vitamine C qui ne lui paraissait guère efficace lorsqu’elle piquait du nez au travail. Elle avait son lot de défauts mais tirait une grande fierté de ses tâches accomplies, sans même aimer sa profession, et ça lui devenait douloureux d’être forcée de baisser la cadence avec l'impression de tout mal faire.

Lorsqu’elle conduit sa voiture tout droit jusqu’à chez Nori, ce n’était pas pour lui demander des explications ou s’excuser de ses piètres, récentes performances : en fait, elle n’avait aucune idée de ce qu’elle faisait là. Elle avait pensé maison et s’était retrouvée, à la place, devant un complexe qui lui paraissait important à défaut de familier. Puis elle se rappela l’adresse communiquée par son patron un autre soir, la sienne en l'occurrence, et se demanda bien ce qu’il lui prenait.

Elle n’en pouvait plus.

Elle en pouvait rarement dans les faits, mais avait au moins conscience du pourquoi, du comment, admettait qu’elle n’essayait pas suffisamment fort d’améliorer les choses. Mais là, c’était un tout autre problème que son tempérament morose, c’était au dessus d’elle, c’était externe — et pourtant ne semblait s’infliger qu’à elle.

Et ses mains qui lui brûlaient encore. Elle se surprenait de la chaleur du cuir de son volant chaque fois qu’elle le touchait, et finit par s’en détourner, dégoûtée, aussitôt à l’arrêt. Lorsqu’elle sortit de sa voiture pour prendre l’air, garée devant l’appartement de Nori en sachant pertinemment qu’il n’était pas là, quand bien même rien ne le lui indiquait, c’était pour s’étirer, se dégourdir un peu les jambes. De quoi, elle espérait, la réveiller. Éventuellement, elle finit par se pencher contre son véhicule et songer qu’elle avait bien envie d’une cigarette.

Ce n’était rien, seulement une grosse, grosse fatigue passagère qui lui faisait faire n’importe quoi, lui donner l’impression d’être une incompétente au travail alors que c’était l’un des rares endroits où elle excellait véritablement en dépit de tout, où elle se sentait capable. Ce n’était rien, en tout cas, face à l’overdose de son frère, ou la fin catastrophique de son dernier stage, ou un fou-furieux menaçant son associé d’une balle dans la tête. Et pourtant, alors qu’elle fixait son petit paquet de fines cigarettes dans sa paume brûlante, les yeux humides, elle songea que peut-être, peut-être que c’était grave, finalement, ce qui était en train de se passer, alors même qu'il ne se passait rien.

Une voix la sortit de sa léthargie. Elle cligna des yeux précipitamment pour ravaler sa peine, sa confusion et releva le nez pour découvrir un garçon plus petit qu’elle, plus jeune aussi, s’approcher. Sa tête ne lui disait rien, et pourtant elle trouvait à son propos une familiarité étrange. Comme le garçon de l’hôpital, celui avec les yeux jaunes ? Non, une impression différente. Celle-ci n’était pas vague ou lointaine : elle avait la certitude qu’ils se connaissaient, qu’elle devait le connaître en tout cas, alors qu’elle ne l’avait jamais vu.

— Je vous demande pardon ?

Gentiana serra ses mains chaudes contre elle alors qu’elle entendit ce nom, Karel. Pourquoi lui semblait-il familier ?

Sa confusion grandit au fil du discours du jeune homme. Ce n’était pas la rencontre qu’il lui fallait, dont elle avait besoin, alors qu’elle se sentait comme un tonneau dans une mer déchaînée. Il n'ajoutait que questions après questions, ponctuées d'images terribles, alors qu'elle suppliait la réassurance.

— Je suis désolée, vous devez me confondre avec quelqu'un d'autre.

Inscription : 16/05/2021

J'aurais aimé te confondre. Mais Karel existe plus et voilà que tu débarques avec cette putain d'odeur qui prend à la gorge.

Oh que tu aurais voulu te tromper. Que tu aurais voulu te replier de honte, de sentir le rouge te bruler les joues a te donner des envies de traverser le béton pour t'y cacher. Mais les douleurs entremêlés de la mort de ton frère et celle de Karel subsistent. Elles grouillent dans ta poitrine et ta colère grandie un peu plus chaque jour.

Dis, ça fait quoi de prendre la place d'une morte ?

Il a dit... qu'il vous protègerez et il a menti.
Qui est le prochain ?

Et voilà que ça te reviens, les souterrains... le vide laissé par ton étoile tandis que la lumière t'enlace le cou pour t'offrir une dernière étreinte.

Tu as la peau qui brule.
gratte gratte gratte
Les marques semblent avoir disparu mais la douleur demeure.

g
r
a
t
t
e

Tu ne remarques pas ce filet de sang qui coule le long de ta pomme d'Adam.

Tu renifles, roules des yeux, écrase le sang de ta main presque adulte l'étalant sur ton cou. Un collier rouge s'y dessine. Tu sais pas pourquoi, t'as envie de la confronter. T'as envie de lui faire peur. T'as envie de la pourrir. De lui faire comprendre qu'elle remplacera jamais personne. Qu'elle est juste personne, parceque demain - ou après demain t'en sais rien- elle risque de se prendre une balle en pleine tête.

Si tu pues autant comme elle c'est que t'as du récuperer son pouvoir. J't'explique, j'te la fais courte. Tu t'approches dangereusement d'elle. Mon pouvoir c'est de voir l'avenir. Tu lui agrippes violemment le poignet, et seres de toute tes forces.

Et j'vois que tu vas crever.

(c) SIAL

Inscription : 01/05/2021

La main qui se referme autour de ton poignet, Lycaon, est glacée et ferme.

* Ça suffit. Tais toi.

Ce n'est pas la voix de Nori qui gronde comme ça, celle-ci c'est celle de Sirius et tu peux la reconnaître sans mal. Lorsqu'il pose son regard sur toi, Gentiana, tu te sens rassurée que quelqu'un vienne à ta rescousse.

* Gentiana, je te présente Lycaon. Lycaon a eu dix sept ans il y a un mois, Lycaon a aussi décidé de te faire peur.

Le ton est tout aussi ferme que la prise, cette prise pour te pousser à relâcher Gentiana. Il te jette un regard, Lycaon, avant de reposer les yeux sur la jeune femme.

* Montez, il faut qu'on discute, il n'est pas question de le faire dans le couloir. Il faut aussi que je nettoie et panse ça.Lycaon Inquiétude 75%
Gentiana Positif 1%75 %1 %

Inscription : 31/01/2022

Though on the surface unwilling to compromise
Adept in ways I wasn't before

Mais il n’en démordait pas.

Alors qu’elle fit un pas en arrière, comme une proie acculée, jusqu’à ce que le métal de sa voiture ne l’arrête, Gentiana se demanda ce qu’elle avait fait de travers. Elle voulait croire, devant chaque hostilités de cette ville, chaque insultes, qu’avec suffisamment de préparation et de vigilance, on pouvait éviter le prochain coup — mais elle jurait avoir tout bien fait encore, elle le jurait, alors pourquoi ?

Elle ne trouva rien à répondre à sa question, sans doute rhétorique de toute façon, gardant ses mains serrées contre elle en maudissant leur chaleur. Son bon sens lui indiquait que ce garçon délirait complètement, qu’elle ne devait pas écouter de pareilles divagations, mais sentait pourtant son cœur se charger de plomb tant il paraissait certain de son affaire.

Elle serra les dents. Ses mains tremblaient, oui, mais pas seulement de peur.

Elles sursautèrent quand lui se mit à saigner, se délièrent, prêtes à se porter à son cou — jusqu’à ce que Gentiana ne se demande pour quelles raisons. Elle ne pouvait rien y faire, pas ainsi, et le petit était agité, inutile d’aggraver la situation avec un geste qui pourrait être mal interprété.

Inspirer, puis expirer, quoiqu’elle s’entendait à peine souffler avec ce vacarme dans ses oreilles. Son cœur battait fort, et l’adrénaline lui gonflait les veines, lui hurlait d’AGIR alors qu’elle se forçait à l’immobilisme.

— Ne soyez pas ridicule, dit-elle enfin d’une petite voix quand il se prétendit capable de voir l’avenir.

Il la coupa dans sa phrase en lui agrippant le poignet, qu’il serra, et serra, et serra, lui arrachant un gémissement pitoyable. Sa main libre tressauta. Ses clés dans sa poche, elle pouvait se défendre, le MEURTRIR.

IL TE MENACE.
C’est un enfant.
IL TE VEUT DU MAL.
Il est blessé et confus.
TU ES EN DANGER.
Je ne serai pas un monstre de plus dans cette foutue ville.

— … C’est là votre prédiction ? Les doigts de son poignet prisonnier effleurèrent sa peau. Devrait-elle me surprendre ? Sa voix, qu’elle espérait douce, tremblait un peu.

Bien sûr qu’elle allait mourir. Pourquoi lui annoncer la chose comme une leçon ?

— J’ai une trousse de secours dans mon coffre. Lâchez-moi, et laissez-moi vous aider. Ses mots, à peine audibles, sonnaient suppliants.

Puis il y eut une autre main, et une autre voix.

Nori était apparu comme par magie. Peut-être bien qu’elle avait pensé son nom fort, dans sa panique, le sien, ou un autre, celui de quelqu’un, n’importe qui — mais ne s’attendait pas à ce qu’il débarque de la sorte.

Elle eut l’impression que tout irait bien, en vertu de sa simple présence, avant que la réalité ne la frappe en même temps que la douleur à son poignet, qui continuait de grandir. Puis elle s’estompa : le garçon l’avait lâché. Heureusement qu’elle était adossée à sa voiture : elle serait tombée sans elle. Ses jambes tremblotantes, que tout son corps avait ordonné de FUIR, supportaient mal le choc d’être enfin, peut-être, en sécurité.

Elle se massa le poignet, qui lui lançait encore — elle garderait la trace de cette rencontre quelques jours — en s’efforçant de reprendre son souffle. Elle voulait rentrer chez elle, et certainement pas monter, se cacher sous la couette jusqu’à guérir et peut-être, alors peut-être, accepterait-elle de repenser à ce qu’il venait de se passer.

— Non.

Sa réponse la surprit. Ça lui exigea une seconde pour réaliser ce qu’elle venait de dire, et une autre, ce qui allait suivre.

— Je ne vais nulle part sans un minimum d’explications. Hors de question de s'éloigner de sa voiture. C’est qui, Karel ? Et qui a blessé ce garçon ?

Le regard qu’elle posa sur lui, contre toute attente, était inquiet et protecteur. Elle craint, pour la plus traitre seconde, que Nori était responsable de sa blessure, quand bien même une voix lui disait que JAMAIS IL NE VOUS FERAIT DU MAL.

Inscription : 16/05/2021

Elle ne sait pas ce qu'il l'attend.
T'as beau la regarder, t'es presque sûr qu'elle tiendra pas une semaine. Qu'un truc ou quelqu'un de plus fort va juste lui tomber dessus et la tabasser à mort. Tu te dis que t'aurais dû la laisser là, dans son ignorance, mais elle avait tout l'air d'avoir accepté son sort.

Peut-être qu'elle ne te croyait pas. Peut-être que même ça - lui foutre la trouille- t'étais pas foutu de le faire...Elle en vient même à te proposer son aide et ça te donne envie de vomir. T'es si pathétique que ça ? T'es vraiment là, accroché à une pauvre inconnue qui a rien demandé ?

T'es complètement conne ma parole. Arrête Lycaon, tu fais pitié. Je suis en train de te dire que t-

Puis ça te tombe dessus.

Sa main qui se saisit de ton poignet te donne une impression de mâchoire qui se referme en un claquement sourd. Tu couines de surprise en sentant ta peau s'embraser. Son touché est terriblement froid, comme sa voix qui gronde.

Tu as comme cette impression de représailles mais la colère, la peur et la tristesse se mélangent. Tourbillon décousu.

L-L-LÂCHE MOI PUTAIN !

Fatalement, tu lâches la main de la jeune femme et viens écraser la tienne sur celle de Sirius. Complètement paniqué tu as les doigts qui glissent sur les siens et tu tires pour essayer de t'en libérer. Mais tu ne fais pas le poids. Son emprise est de fer. Alors que tu te débats, tes pieds raclent le sol, poussent le gravier contre ses chaussures et tu perds un peu l'équilibre. Tu as peine à te redresser, pendu à sa main comme un chiot errant qui s'étrangle sur une laisse.

Sa voix ne parvient plus à te rassurer. Tu n'arrives plus à le croire et même si tout te dit qu'il a raison et qu'il faut le suivre, tu t'y refuses. Mais tu manques de forces. Tu manques de tout. Cela fait des nuits que tu ne dors pas assez - voir pas du tout. Tu as les yeux rouges, le cou irrité et des marques de brulures sur les doigts.

Tous tes briquets sont vides.
Tu n'en possède plus un seul.

Tu n'écoutes plus. Tu es dans ta peur et dans ta fatigue. Sans force, tu tentes toujours de retirer les doigts de Sirius en essayant de les soulever l'un après l'autre.

Sans succès.

(c) SIAL

Inscription : 01/05/2021

Tu te débats Lycaon, et s'il ne semble pas éprouver la moindre tendresse dans l'instant, il ne lui faut pas longtemps avant de te jeter sur son épaule. Tu ne lui soupçonnais d'ailleurs pas autant de force.

* Bien, mais ces informations peuvent nous mettre en danger tous les trois.

Regard à droite, regard à gauche, il n'y a personne.

* Tu es une de mes liés, au même titre que ce garçon agité. Karel était une ancienne liée et elle s'est fait tuer par quelqu'un sur qui j'enquête toujours.

Son ton est froid, dur sans doute, mais juste. Sirius vous inspire de la solidité et de l'équilibre.

* Lycaon a vécu quelque chose de traumatisant pendant halloween et peine à s'en remettre. Et moi je peine à veiller sur lui comme je le devrais pleinement. S'il vous plait, montez tous les deux.

Il te jette un regard Lycaon, il te donne l'image d'une figure paternelle.

* Tu n'imagines pas ce que je suis prêt à faire pour vous.Lycaon Inquiétude 72%
Gentiana Positif 2%72 %2 %

Inscription : 31/01/2022

As he takes from me my last breath, inhale
I'm picking up the scent

Quelle force ! Elle y songe, alors que son regard inquiet dérive lentement de Nori jusqu’à Lycaon. Une force suffisante pour l’arrêter ? Gentiana n’en est pas sûre. Pas avec son épaule alourdie de la sorte, pas avec déjà un fuyard à retenir - il suffirait qu’elle grimpe dans sa voiture avec une excuse bâteau et démarre : elle pense naïvement qu’elle pourrait laisser tout ça derrière elle, les abandonner en même temps que cette journée ridicule.

Pourtant, elle ne bouge pas.
Pire : Elle écoute.

Nori dit : des informations qui pourraient les mettre en danger tous les trois — et malgré tout elle tend l’oreille, à la fois mal assurée et sévère, sans un mouvement. Même avec ses jambes en coton, Gentiana est tendue : tout son corps lui hurle de déguerpir quand son obligeance lui somme de rester à sa place.

Elle réagit à peine à ses explications qui ne font qu’ajouter toute une foule de questions derrière la barrière de ses lèvres. Elle les entrouvre pour les poser avant de se raviser. Ni le moment, ni l'endroit.

Demeure le fait qu’il s’était montré de bonne foi, et aussi délirantes que sont ses réponses, Gentiana n’a pas le sentiment que Nori lui ment. Ce qu’elle sent poindre, ce n’est pas le doute, mais une sale impression qui lui susurre qu’elle a ENTENDU mais qu’elle n’a pas ÉCOUTÉ, qu’elle SAIT DÉJÀ UNE CHOSE QUE NORI NE LUI A PAS APPRIS.

Elle déglutit tandis que les symptômes de l’angoisse rampent jusqu'à elle. L’estomac de plomb, le cœur bruyant, la sueur froide. La coïncidence était trop grosse. Il serait temps qu’elle le réalise - non - il serait temps qu’elle l’accepte. Que Karel était un prénom commun à Polaris était une chose, que deux Karel distinctes meurent dans des circonstances nébuleuses récemment en était une autre.

IL N’Y A PAS DE COÏNCIDENCE.
Plus maintenant. Pas ici. Pas dans l'œil de la tempête.
ALORS NE POSE PAS TA QUESTION. LA RÉPONSE SERAIT TROP LOURDE POUR TOI.

Gentiana hésita. Savoir la rendrait responsable, et savoir lui montrerait la couleur d’un lien dangereux à tracer. Pourtant, elle ne pouvait pas se taire et fermer les yeux. Pas quand elle avait vécu par le passé, et vivait à nouveau, la disparition d’un proche. Pas alors qu’elle avait été là, pas quand elle avait offerte ses condoléances, pas quand elle avait dit : si tu as besoin de quoi que ce soit.

— Karel Ashcroft ?

Elle savait la réponse, mais devait l’entendre de sa bouche. C’est la seule question qu’elle s’autorisa avant de fermer les yeux un court instant, contrariée, et Nori qui lui disait s’il vous plait avec ce ton là alors qu’elle aurait préféré qu’il lui ordonne de monter, tout simplement… Disparu était le sourire un peu désolé qu’elle portait souvent : la situation exigeait une Giesler avant une Gentiana.

De toute façon le piège qui se refermait tout doucement depuis des mois venait de l’avaler brutalement, par un de ces jours qui ressemblait à tous les autres. C'était presque injuste et elle détestait que les choses arrivent sans préavis. Avec un regard concerné au garçon qui saignait encore, elle répondit :

— D'accord. Je vous suis.

À quoi bon agir comme s'il n'était pas trop tard, comme si Nori l'invitait d'une main cordiale à sauter dans le précipice ? Elle marchait sur son rebord depuis l’hôpital, et y était tombé à la seconde même où elle avait grimpé dans sa voiture.

Inscription : 16/05/2021

Ce bouillon étrange d'émotions te rend fou. Tu veux le fuir, le frapper, l'étouffer peut-être, mais en même temps chaque regard, chaque mot te plongent dans un cocon solide et tendre dans lequel tu veux passer des années.

C'est à ne rien n'y comprendre...

Tu voudrais que tout ça s'arrête. Tu veux le croire, tu veux lui donner toutes les chances du monde... Tu veux être utile et fidèle, mais la douleur sur ton cou, le souvenir de ses mains sur ta peau te hurlent qu'il n'en a pas capable.

Qu'il faut que tu t'en libère.

Ecrasé sur son épaule, tu as arrêté de gesticuler. Tu as juste honte. Honte de tout, sans pouvoir y mettre les mots dessus. Tout t'énerve et tout te fait peur. Tu as cette impression que tu n'as nulle part où aller. Coraline est partie. Tu le sais, tu es passé chez elle mais il n'y avait plus personne, et ses affaires avaient disparu. Maman doit être anéanti de savoir que Leith est mort... et tu n'oses plus rentrer chez toi, peur de la voir au bout d'une corde.

Mais il y a Sirius.
Il y a le cercle.

Il y a le cercle.
Il y a Sirius.

...

Tu penses un peu a tout ce qui te reste, à quoi tu devrais te raccrocher. En croisant le regard de Sirius, tu baisses les yeux, retenant des larmes. Tout te retombe dessus et tu es si fatigué.

J-Je.. Tu renifles. ...désolé..

Il est temps de parler.

(c) SIAL

Inscription : 01/05/2021

Il grimpe les marches rapidement pour vous t'ouvrir la marche, Gentiana, mais n'a pas lâché Lycaon. C'est seulement une fois à l'intérieur qu'il pose le garçon sur le canapé et va lui chercher un verre d'eau. Son appartement qui te donnait vraiment l'impression d'un lieu purement impersonnel, Lycaon, te donne l'impression d'une vraie maison maintenant. Il y a des dossiers, des notes, des trucs posés ça et là, des photos, des vêtements, de la nourriture.

* Ok, assieds toi.

Il t'a tiré une chaise, Gen, avant de s'en tirer une. Chacune à peu de distance du canapé, pour que Lycaon puisse souffler un peu. Avant de s'asseoir, il est parti chercher des pansements et est aussitôt revenu.

* Karel était ma personne de confiance. Elle enquêtait sur les meurtres suspects avec un de ses collègues. Début février, j'ai perdu tout contact avec elle et le lien s'est rompu. Ils ont été retrouvés tous les deux. La police a étouffé l'affaire pour le moment, mais j'essaye de travailler là dessus.

Il ressemble à l'image que vous avez d'un Nori professionnel et méthodique, mais malgré ça l'image de l'homme fatigué a dû mal à ne pas lui coller à la peau.

* Je dois jongler avec un bon nombre de facteurs en ce moment. Au niveau du cercle, Cyllène est pour le moment hors de danger, mais passe peu. J'ai régulièrement des nouvelles virtuelles de Veronica mais elle ne souhaite pas qu'on se voit pour le moment et pour être honnête ça m'arrange. Morgan et Odette sont assez proches l'un de l'autre et m'ont promis de me tenir au courant s'ils remarquaient quelque chose de suspect. Pour ce qui est d'Elijah, je n'ai pas de nouvelles non plus.

La culpabilité sur son visage est tout sauf discrète.

* De l'autre côté, ma fiancée peut accoucher à n'importe quel moment et son cercle me demande une certaine présence et au moins autant d'explications.

Il te jette un regard, Lycaon, avant de reposer ses yeux sur toi Gentiana.

* J'ai conscience que c'est beaucoup. Trop. Je sais. Je me suis retrouvé dans cette situation quand cette foutue étoile s'est incarnée en moi. Et je me suis retrouvé à être responsable de gens dont je ne savais rien, et trop sont morts par ma faute. Je suis dépassé. Et j'ai besoin de vous.Lycaon Inquiétude 51%
Gentiana Positif 3%51 %3 %

Inscription : 31/01/2022

Now you're standing there tongue tied
You better learn your lesson well

Gentiana ne s’attendait pas à ce qu’il vive ainsi, à ce qu’il vive ici, pas avec son apparence aseptisée de la sorte - quoique les cernes l’humanisaient enfin, ce grand monsieur dans sa tour d’ivoire immaculée. Les lieux ne lui étaient pas chaleureux, pas par une telle nervosité, mais elle se rendait bien compte que dans des circonstances différentes, d’autres devaient appeler cet endroit maison.

Elle obéit, prenant place sur la chaise en jetant de temps en temps des coups d'œils inquiets au garçon - ce Lycaon. Ses mains qui lui brûlaient encore, elle ne savait pas quoi en faire, se contentait de les serrer l’une contre l’autre comme si évoquer cette étrangeté supplémentaire serait la goutte de trop, celle qui ferait déborder la soirée dans sa vie, son quotidien, ses proches, oh, ses proches.

Ainsi elle resta figée lorsque Nori évoqua les meurtres suspects ~~les DISPARITIONS~~ qui avaient terrorisé Polaris encore récemment. Ces histoires dépassaient l’entendement, les simples magouilles d’entreprises véreuses auxquelles on l’avait habitué parce que c’était ainsi que les choses sont faites Gentiana, si tu n'es pas la chaussure alors que tu es sous la semelle : elle avait plutôt l’impression que chaque information glanée au détour d’une phrase ou d’un JT était une dalle de plus sur le chemin qui l’avait mené jusqu’ici, sur cette chaise, en cette compagnie.

Dans ce “cercle”.

~~Que tout était de leur faute.~~

Je connais sa sœur, pensa-t-elle, sans le préciser à voix haute. À quoi bon ?

Du reste elle écouta sagement, notant les prénoms cités dans un coin de sa mémoire, traçant des connexions dans un silence considéré. À la liste, désormais, s’ajouterait son prénom. Gentiana se demandait comment Nori parlerait d’elle, lorsqu’il citerait ses “liés” à un autre.

(Est-ce que d’elle non plus, il n’aurait plus de nouvelles ?)
(Et de qui cet autre serait le successeur ? Du petit ?)

Elle baissa les yeux. Et avec tout ça, il jonglait avec Aether Lab ? Pas étonnant qu’elle ne l’ait jamais rencontré officiellement, alors, du moins jusqu’à ce soir à la pluie battante.

Qualifier la situation de “beaucoup” était une euphémisme, et Gentiana eut un sourire amère. Lui demeurait l’impression d’avoir ouvert un livre à une page au hasard, d’être forcée d’en démêler l’intrigue par des liens hasardeux. Sous peine de terminer en un interrogatoire interminable, elle considéra ses questions, les comment ça des étoiles, les pourquoi moi , les et mes mains qui brûlent et même les c’est quoi cette histoire de pouvoirs, pour la seule, au fond, qui importait vraiment.

Elle jeta un coup d'oeil au verre d'eau du garçon et demanda :

— Vous avez de l'alcool ici ? De préférence quelque chose de fort.

À défaut d'une cigarette, elle pouvait bien se permettre au moins ça. C’était comme son oncle lui disait, si tu multiplies les vices tu n’en tomberas dans aucun.

Après quoi elle songea à l’autre question pressante, celle dont elle espérait faire passer la réponse avec une grande gorgée désagréable.

— Qui vous tue ? Et pourquoi ?

Inscription : 16/05/2021

Tu es chez toi.
Chez moi ?
Oui. C'est chez toi ici.
...
C'est ta maison, tu es en sécurité.
Ma maison.

Tu es déposé sur le canapé et tu t'en retrouves à sourire, machinalement, te sentant bien ici, sur ce morceau noir de jais. Tu as comme cette envie de t'y engouffrer. Puis tu songes à Cyllène, que tu n'as pas revu depuis octobre dernier. Tu penses aux autres que tu ne connais pas ou peu... Et tu commences à te dire que tu es un lié complètement à chier....Non parce que, réfléchis s'y deux secondes Lyca. Tu ne rêves même plus. Plus rien ne te passe par la tête... pas un indice, pas une image. Rien.

Tu sers plus à rien.

Tu écoutes. Ou tout du moins tu essayes. Tu regardes Nori, car si il s'agissait de Sirius, tu as le sentiment qu'il aurait grogné tout ce qu'il a de souffle pour te secouer. Et il aurait eu raison... T'as tellement mal parlé à cette pauvre femme. Comment il a dit qu'elle s'appelait déjà...? Gen... Gent...Gant ? Putain de prénom de merde. Tu te sens pas de lui redemander, pas après la scène que tu lui as faite avec tes aboiements de chiard. Alors tu vas faire preuve de patience, verre de flotte à la main, et attendre qu'il redise son nom... histoire de t'en rappeler...de t'y attacher... de l'aimer et de le chérir un peu... pour ton plus grand malheur.

Stp soit conne comme un balais.
Stp crève vite.
Stp soit insupportable.
Stp soit chiante.
Stp...
soit
pas
une
nouvelle
blessure

je n'y survivrais pas.

Tu grattes ton cou.

Un soupire, un regard vers l'eau de ton verre, puis un déclic.

Danaé est enceinte ?!

Ça fait un moment que tu la pas vue, alors forcement t'es un peu surpris à apprendre qu'elle va BIENTOT ACCOUCHER . Alors là. Tu te retrouves comme un con. Elle va avoir un bébé. Un bébé. Un tout petit bébé. Dans cette situation ? Dans ce merdier sans nom alors que des espèces de chasseurs cherchent à vous tuer ? Tu as du mal à y croire...

Je pourrais aller la voir ? Est-ce que ça ferait de toi une espèce de grand-frère ? Ou genre, un cousin ? Bordel. Il faut dire quoi dans ce genre de situation ? Félicitation ? Tu sais pas, tu sais plus... Tu crois que tu vas juste fermer ta grande gueule maintenant et écouter sagement la suite...

Enfaite. T'es épuiser. T'as juste envie de dormir.

(c) SIAL

Inscription : 01/05/2021

Lycaon, maintenant que tu es calmé, Nori semble moins inquiet à l'idée de te laisser seul quelques instants. Il se relève, va chercher une bouteille de whisky à peine entamée et un verre plein de glaçons, avant de les poser sur la table. Il te sert, Gentiana, avant de venir se rasseoir près de toi, Lycaon. Il a posé sa main sur la tienne.

* Prends ton temps pour encaisser, Gentiana.

Il murmure, il a l'air si fatigué, Nori Wallace. C'est sûrement trop de porter tout ça sur ses épaules. Il a cherché à éloigner son cercle suffisamment longtemps pour les épargner, et maintenant ? Il caresse la main de Lycaon distraitement, il t'empêche de te gratter.

* Des chasseurs. J'en sais assez peu sur eux pour le moment, si ce n'est qu'ils veulent éliminer étoiles et liés, sûrement une histoire de vengeance personnelle.

Il jette un regard au plus jeune et hoche doucement la tête.

* Bien sûr, ça lui fera plaisir de te voir, et de voir que tu vas mieux.

Comme pour t'inciter à aller mieux.Lycaon Inquiétude 49%
Gentiana Positif 28%49 %28 %

Inscription : 31/01/2022

Creatures of darkness haunting out by the reeds
You'd swear that death was upon us

Lycaon avait l’air d’aller mieux. Elle lui jette un coup d'œil, surprend son observation, son questionnement peut-être, et en dépit de l’agacement qui monte, ~~LA RANCUNE LA COLÈRE EST TOUJOURS LÀ~~ lui sourit. Un sourire qui lui dit : Tout va bien.

Elle le garde alors que Nori lui tend son verre, le remercie poliment, et songe que le monde ne tourne décidément plus rond puisque son patron la sert, plutôt que l’inverse.

Prends ton temps pour encaisser.
Ah qu’il est commode, ce sourire, ce récipient aussi : elle se cache derrière quand ses lèvres tressaillent.

COMME C’EST FACILE.

ET TOI COMBIEN DE TEMPS VAS-TU PARLER D’EUX SANS T’INCLURE
“QUI VOUS TUE ?”
ET QUI TE TUERA ?

Elle secoue la tête. Encaisser, c’est le terme, oui. Elle met la chose dans une jolie petite boîte et la range quelque part sur une étagère. Elle regarde la situation de loin, à des kilomètres même, comme si ce n’était pas elle qui la vivait, elle la considère pragmatiquement, elle s’en détache.

De toute façon, le petit était là. Elle ne poserait jamais les questions qui fâchent en sa présence.

Comme pourquoi lui ?
Et pourquoi elle ?
Pourquoi les éveiller si cela les condamne ?

Elle se dit qu’elle ne réalise peut-être pas, au fond, sinon elle aurait déjà attrapé Nori par le col. Qu’elle a toujours l’impression que c’est une énorme farce, après tout, sans doute, ah, qui sait ? Le whisky, qu’elle s’amusait à faire tourner dans son verre pour faire tinter les glaçons, elle le boit vite. Il lui brûle la gorge, il la dégoûte, mais ne lui donne aucune réponse.

— Ça fait beaucoup de mauvaises nouvelles.

Une façon bien polie de dire qu’elle passe une vraie bonne journée de merde. Elle ouvre la bouche, jette un regard à Lycaon et se ravise. Finalement, elle se masse l’arrête du nez et se promet que ce n’est que partie remise, qu’elle trouvera le moyen d’être seule avec Nori demain, ou peut-être même plus tard, elle ne sait pas s’il a un balcon mais compte déjà y griller une ou deux cigarettes : peut-être qu’il l’y rejoindra et enfin ils pourront de parler de Giesler à Wallace.

Après tout pas besoin de casser l’ambiance. On vient seulement de lui apprendre qu’une bande de fous furieux veulent lui faire la peau pour quelque chose sur lequel elle n’a aucun contrôle. Sur lequel on ne lui a laissé aucun choix.

Elle se sert un autre verre de whisky.

— Je ne pense pas qu’il me serait très sage de reprendre la voiture présentement. Avez-vous une chambre d’amis, monsieur Wallace ? Ou ce canapé…

Elle supposait qu’il ferait l’affaire.

— Après tout nous avons tous eu une longue et - merdique - et vraiment longue journée. Une journée vraiment longue. Un regard à Lycaon. Toi, tu ne devrais même pas être debout, pas dans cet état. Un autre à Nori. Et nous, monsieur, il nous faut absolument parler seul à seul, même brièvement.

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Tu gratt-

Non.

La main de Nori sur la tienne t'en empêche. Il n'a rien dit, mais c'était tout comme : " Ne touche plus à ça."

Ça continue de te démanger, mais la douleur s'adoucit, diminue, s'estompe un peu. Cependant, la sensation demeure.

Gentiana. Voilà comment elle s'appelle.
Gentiana. Que tu répètes dans ta tête.
Gentiana. Redis-le.

Gentiana...C'est soupiré, effacé contre le bruit des glaçons dans son verre. Tu l'observes, sans aucune forme de discrétion. Tu te dis que c'est dingue comment elle sent Karel. Tu ne saurais l'expliquer, c'est comme ça, elle empeste une aura familière qui te rend fou. Ce n'est pas elle. Karel est morte mais...c'est comme si tu n'arrivais plus à faire la différence Est-ce qu'accepter Gentiana c'est oublier Karel ?

Tu ne veux pas l'oublier.
Est-ce que, toi aussi, on t'oublierai si tu venais à être remplacé ?

Si ça peut la rassurer alors... J'irais. Tu veux surtout la voir. Tu veux surtout penser à autre chose. Tu veux surtout être plus fort, pour tout le monde. Tu veux aider.

Enfaite
Tu veux grandir.

Tandis que Nori est occupé à expliquer la situation des chasseurs à la jeune femme, tu bois cul sec ton eau et t'approches du whisky pour t'en servir un fond de verre. Tu renifles, grimaces un peu puis t'envoie le contenu d'une traite. Le gout est boisé ? peut-être fumé, tu ne saurais poser le mot exact sur ce que tu viens d'avaler, en tout cas... t'aime pas trop ça. Ça brule, t'expose à une nouvelle douleur, différence mais vive, qui aussitôt s'efface.

Le mal laisse place à l'agréable
qui laisse place à la fatigue.

Oh que tu aimerais rester éveiller, que tu aimerais écouter tout ce que Nori et Sirius ont à dire. Que tu aimerais... participer... Mais cela fait des jours, des semaines que tu ne dors pas bien, que tu ne manges pas bien... que tu grattes et grattes à t'en arracher la peau. Revenir ici, en compagnie de monsieur Wallace te détend si bien... qu'au fil de la conversation....

Tu t'endors.
Tu coules.
Tu es engloutis.

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(c) SIAL

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rêve #21

Fenrir.
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immergés.
enveloppés,
engloutis,
vous tombez et tombez
le corps lourd, impossible de flotter
une valse infini, l'un contre l'autre blotti
vous êtes des je t'aime au fond des eaux
vous êtes des cœurs lumières,
des sourires idiots
tout est calme, tout est beau
le soleil et la lune s'opposes à nouveau

une fête
une tradition

toi et lui
tout en affection

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on vous regarde
vous observe
puis sa main dans les profondeurs
elle s'approche
elle te regarde et rit
tu la regardes et ris aussi

Ⓞ ha

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Ⓞⓞ ha

Ⓞ ha
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ha ⓞ
ⓄⓄⓄ

vos mains, presque se touchent
tout contre toi
il est toujours là

Inscription : 01/05/2021

* Bien sûr, le canapé est là, je peux également installer un lit d'appoint dans le bureau, ou ma chambre si vous souhaitez être confortable, je dormirai ici.

Il répond, distrait, observant Lycaon s'endormir, sereinement, ses doigts se desserrent de son poignet, il sourit, il sourit avec le sourire d'un père rassuré. Puis repose ses yeux sur toi, Gentiana. Le plus jeune s'est endormi, il sait que tu vas lui poser des questions, peut-être même lui hurler dessus, il désigne la porte du bureau, et se relève.

* Suivez moi.

Il glisse la couverture pliée sur le canapé sur la silhouette maigrichonne de l'adolescent et part dans le bureau, là bas il fait glisser la porte fenêtre du balcon et inspire une grande bouffée d'air.

* Je suis sincèrement désolé.Lycaon Inquiétude 29%
Gentiana Positif 37%29 %37 %

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pierce the body with swords
Machine guns, flowers, and peacock feathers

Lycaon est au demeurant bien chanceux d’être passé dans le dos de Gentiana, par delà l’attention qu’elle lui prête, autrement elle ne l’aurait jamais laissé poser un doigt sur cette bouteille de whisky. Elle se retient de le gronder, songeant que lui aussi devait noyer certaines choses apparemment, et de toute façon il avait passé l’âge n’est-ce pas ?

Celui d’écouter ce qu’on lui dit.

Elle le surveille alors qu’il s'endort doucement, baisse le ton quand elle parle - au moins une chose était rentrée dans l’ordre ici.

Son obligeance voudrait qu’elle s’excuse à Nori, qu’elle lui dise “non, non, le canapé fera parfaitement l’affaire”, mais les mots qu’on peut si facilement lui entendre, si aisément lui imaginer, ne viennent tout simplement pas. Elle ne précise pas sur quelles dispositions s’est porté son choix au demeurant, acquiesce simplement à sa proposition : toutes ses propositions. Ils verraient ça plus tard.

Et en dépit de la fatigue, en dépit de l’amertume, elle se promet tout de même qu’elle l’aidera à faire le lit plutôt que le regarder travailler seul par une vindication mal placée. Ils étaient tous dans le même bateau, n’est-ce pas ? Le même bateau troué, avec chacun des seaux d'eau et aucune terre en vue.

Alors elle le suit verre à la main, non sans noter d’un air approbateur la couverture qu’il glisse sur Lycaon.

Une fois dehors, elle pose son whisky sur la rambarde du balcon et s’appuie contre elle, cigarette entre l’index et le majeur.

— Ça ne vous dérange pas, que je fume ? demande-t-elle par réflexe alors qu’elle se débat déjà avec son briquet.

Ce n’est pas une provocation ou une insulte - le regard qu’elle lui lance est concerné. Elle y a pensé trop tard, certes, mais sait qu’elle jettera sa clope s’il lui répond que oui.

En dessous d’eux, Polaris continue de tourner, comme une machine bruyante aux gigantesques engrenages. Gentiana invite le silence à prendre une chaise, devine qu’il fera du bien à Nori après toutes ses questions. Un instant de répit, où ils peuvent presque s’imaginer que tout va bien - même si au fond si tout n’allait pas mal jamais elle n’aurait atterri sur son balcon.

Whisky et cigarette.
Quel portrait.

Finalement, elle se tourne vers lui, désormais dos à la ville plutôt que penchée sur ses lumières.

— Qu’est-ce que c’est que cet air de chien battu ? Elle sourit. Elle... Le taquine ? Vous croyez que je vais vous crier dessus ?

Le vent les visite désormais, s’invite dans leurs poumons nocturnes : la fraîcheur de la soirée paraît tout remettre à plat, même les cœurs qui s’échauffaient.

— Je ne comprends pas à quoi pensait votre étoile, pour être honnête. Pourquoi lier un adolescent de la sorte ? Et puis moi, je n’ai pas l’impression d’être un choix beaucoup plus pertinent.

Elle secoue la tête.

— Mais vous… Bah, ne vous excusez pas. Vous cherchiez à me rendre service ce soir-là.

De toute façon, il lui apparaît que leurs sentiments respectifs sur le sujet n’ont pas la moindre importance. Elle baisse les yeux, songe aux questions qui fâchent, et jette un regard prudent vers l’intérieur, pour vérifier que le petit n’écoute pas aux portes.

— Est-ce qu’il y a quelque chose à faire, pour échapper à cette condition de lié ou d'hôte ? Un sourire amer, mais de la situation, tout au plus. Aucun... Plan formidable qui puisse nous tirer d'affaire ?

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Lui crier dessus ? La remarque le fait sourire, mais il se contente d'un haussement d'épaules léger en venant se poster près de toi. Il n'a rien répondu pour la question vis à vis de la cigarette. Il observe les clématis quelques instants avant de soupirer faiblement.

* J'avais beaucoup de contrôle sur l'étoile qui m'habitait, au début, et c'est devenu compliqué ces derniers temps.

Il accusait la fatigue suite aux morts des cercles, et à la grossesse de Danaé qui, même s'il ne la vivait pas directement, était un poids pour lui, plus qu'il n'aurait voulu l'imaginer.

* Je pense avoir lié Lycaon moi même, parce qu'il était seul et livré à lui même. J'imagine que j'ai voulu l'aider. C'était avant toutes ces affaires de meurtre. Quant à vous, Sirius vous a lié lui même, mais j'ignore pourquoi.

Quelque chose lui disait qu'il valait peut-être mieux ne pas se poser la question de pourquoi.

* Pour l'instant, je n'ai aucune piste sur comment échapper à tout ça, mais j'y travaille.

Un silence. Les glaçons fondent et tintent contre le verre.

* Vous connaissiez Karel ? Vous avez tiqué lorsque je l'ai mentionnée. Vous étiez une de ses amies ?Lycaon Inquiétude 29%
Gentiana Positif 40%29 %40 %

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don't confuse me with
someone who gives a fuck

Certains diront que qui ne dit mot consent. Gentiana ne fait pas partie de ces gens là. Devant le silence de Nori qui enjambe tout au plus sa question, elle hésite, lui jette un coup d'œil, puis range briquet et cigarette. Dans le cas où il n’aimait pas ça, non, où il détestait ça, mais n’osait pas l’en décourager après toutes ces révélations.

Et si c’était son bon droit, hé bien -
Elle ne préférait pas l’exercer.

Du reste elle l’écoute sans l’interrompre, détourne tout de même les yeux lorsqu’il parle de Lycaon. Lycaon dont il est le responsable, dans tous les sens du terme, alors. Ça ne lui avait pas traversé l’esprit, que ce “cercle” puisse accomplir autre chose que les mettre en danger.

Elle acquiesce à sa conclusion et prend une autre gorgée de whisky en songeant qu’il n’en sait pas tant que ça, finalement. Qu’il lui paraît aussi perdu qu’eux, à la lumière de la lune.

Une pause, alors qu’il mentionne Karel. Elle supposait que c’était la moindre des choses, que les questions qui fâchent aillent dans les deux sens.

— Non.

La réponse n’est pas sèche, mais d’une brièveté qui la rend comique, étant donné le sujet. Même elle s’en rend compte, et abdique avec un soupir. La fatigue, cette même qu’elle a toujours gardé au fond d’elle, là derrière le masque, transparaît. En fait plus rien ne la recouvre : le masque est tombé quand elle est sortie sur le balcon.

— Je ne la connaissais pas personnellement, en tout cas. Mais je connais sa soeur. Je... Je suis amie avec, je suppose.

Et elle a soif de justice.

Elle reprend.

— Vous avez dit tout à l’heure que vous vous sentiez dépassé. Mais je peine à comprendre mon rôle dans cette histoire. Qu'est-ce que..

Elle s’arrête, elle considère, bon gré mal gré.
Elle capitule.

— Qu'est-ce que je peux faire pour toi, Nori ? Comment t'alléger ?

La frontière entre lui et elle, eux et elle, ce cercle 3 auquel elle ne se sent pas d'appartenir, s'efface. Ça l'embête - non, ça l'inquiète. Leurs problèmes seront les siens. Leurs inquiétudes, leurs préoccupations, leurs sorts, leurs destins — siens, là aussi.

Elle doute que les chasseurs auraient fait la distinction de toute façon, mais elle l'aurait faite.

Merci

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