Richard Breckenridge
Richard Breckenridge
Messages : 183
Inscription : 01/11/2021
Faceclaim : oc
:knife:
https://pin.it/GaJGvFahttps://adieu.forumactif.com/t565-menschenfresser-richhttps://open.spotify.com/playlist/69RIWGlmn6lDKOdYdpbyoK?si=Ds92tXL2TTi3kgNlkaPWMQ
Assoupi

i wish her well Empty i wish her well

Jeu 28 Juil - 17:43
(Where the devil's jaws are far too weak
To tear you away)


dix-sept heures vingt, parc de la couronne boréale

Barbecue court devant lui, libre, folle, comme un jeune chien fou (qu'elle n'est pas), tombe et se vautre dans l'herbe, avant de prestement se relever et de tourner la tête vers lui, toute langue dehors.
il esquisse un sourire et elle trottine vers lui (un peu en diagonale, avant de se rattraper à la dernière seconde et de changer de trajectoire), un bâton magiquement apparu dans la gueule (elle avait un don pour tous les trouver, décidément, elle n'avait pas le moindre gramme d'agressivité en elle, mais le flair d'un chien truffier pour tout ce qui concernait le bois et les pommes de terre), il soupèse le bâton, elle jappe (et perd l'équilibre), et il le lance au loin. un aboiement enjoué et elle fonce après le bout de bois.

dix-sept heures vingt deux, parc de la couronne boréale

ils avaient déjà fait un tour du parc ; l'occasion était parfaite pour sortir Barbecue qui frétillait à chaque fois qu'il avait l'audace de s'approcher de la porte d'entrée, et au moins il était en avance.
au moins il pouvait passer en boucle la scène à l'air libre, et pas enfermé entre quatre murs.

Réponds-moi. QU'EST-CE QUE TU M'AS FAIT, PUTAIN DE MERDE ?

en boucle, au rythme de ses pas.
il était terriblement... stressé par cette entrevue ?
encre une sensation inconnue au bataillon. encore un sentiment détestable dont il se serait bien passé.
le ventre noué, incapable de se détendre, incapable de penser à autre chose.
il avait préparé ce qu'il voulait lui dire. il avait plusieurs possibilités, plusieurs phrases d'ouverture en fonction de comment elle arrivait, dans quel état elle était, tout était prévu, tout était soigneusement planifié.

qu'est-ce qui pourrait mal se passer ?

son corps lui fait encore mal de sa rencontre avec winchester, deux jours avant. sa lèvre porte toujours la trace quasi violette de sa morsure, et il a caché la blessure au bras, savamment bandée, sous une veste, malgré la chaleur.
pas besoin de porter l'attention dessus. ce n'était pas le moment, ce n'était pas le sujet.

Barbecue revient, sans bâton cette fois-ci, et quémande de l'attention. il s'accroupit (aïe, les muscles encore courbaturés du choc électrique), lui offre moult grattouilles entre les oreilles, et son attention est captée par une silhouette, au loin, qu'il reconnaitrait entre mille.
son cœur s'emballe (décidément, il n'arrêtait pas), son estomac se noue, l'angoisse monte (et comment l'arrêter ? il n'en savait rien, il n'avait jamais eu à s'en préoccuper avant)

dix-sept heures vingt neuf, parc de la couronne boréale

Gentiana, toujours ponctuelle, arrivait au bout du chemin.
Gentiana Giesler
Gentiana Giesler
Messages : 160
Inscription : 31/01/2022
Faceclaim : utahime iori - jujutsu kaisen
i wish her well Gmwq
https://pin.it/1PMuvrdhttps://adieu.forumactif.com/t780-it-happened-quiet-gentianahttps://open.spotify.com/playlist/7zBA6tMyu8oU0k8jALmBOd?si=fa888646f0764c9b
Cercle 3 ?

i wish her well Empty Re: i wish her well

Sam 30 Juil - 1:13


Bite chunks out of me
You're a shark and I'm swimming



Deux heures pour se décider à répondre à son message, mais à peine deux minutes pour accepter de le voir. Qu’est-ce qui lui avait pris ? Oh, qu’est ce qui lui avait pris ? Assise à son bureau comme trop souvent le midi, Gentiana se força à terminer son sandwich mais l’angoisse prenait déjà toute la place dans son estomac. Il tourna toute la journée, jusqu’à 17h, après quoi elle partit sans demander son reste.

Depuis que Nori avait disparu et que ses supérieurs lui répétaient les mêmes mensonges bien pensants, elle faisait acte de présence, tout au plus, à son travail, mais se moquait bien des opinions sur ses départs prématurés ou ses performances.

La mort de Danaé n’avait rien arrangé.
Au contraire.
Elle avait bousculé les meubles qui prenaient la poussière pour lui prêter une nouvelle perspective.

C’est cela même qui l’avait conduite à cette dispute éclatante autour de la tablée familiale. C’était bien la première fois que Gentiana osait hausser le ton de la sorte. La voix qui s’élève à peine, mais les mots, ah, les mots. Pour une fois ils sont amers. Lourds de reproches, pour autre chose qu’elle-même.

Leurs petites considérations insignifiantes, leurs critiques constantes, les piques à son frère qu’ils n’invitaient que pour rabrouer - elle s’était levée de table en se demandant comment elle avait pu se permettre de perdre tant de temps avec tout ça, puis elle était partie.

Elle aimerait que ce soit aussi simple pour Richard. Aussi évident. Qu’à la place du chagrin il y est la joie d’enfin lui reparler, de pouvoir lui demander de vive voix comment il se portait, est-ce qu’il avait guéri, est-ce qu’il s’était remis, est-ce qu’elle était encore un monstre à ses yeux ?

Mais lui faire face serait très dur.
Lui faire face serait impossible.

Et pourtant, elle sortit tout de même de la voiture, le cœur battant à tout rompre, en direction du parc. Si elle ne s’y rendait pas maintenant, alors elle ne s’y rendrait jamais.

Pour se rassurer, Gentiana raisonna qu’ils seraient bien entourés, que Richard n’avait pas dit “il faut qu’on parle” mais “j’aimerais te parler”, qu’en acte de bonne foi il lui avait laissé choisir le lieu à sa convenance, puis elle se rappelait les mains rouges, la chair découpée, le sang et les cris qu’il lui avait jeté au visage comme des couteaux.

Et puis -
Pars.
Va-t-en.


(Si tu m’aimes, tu me laisseras partir.)

C’est en vertu de ces mots, ceux-là qu'elle portait encore près d’elle, qu’elle pouvait braver le parc de la sorte, un pas après l’autre. Ses yeux dardaient sans cesse du chemin à sa montre, jusqu’à ce qu’il darde de sa montre à Richard. Elle se figea.

Lui aussi la regardait.

La dernière fois qu’elle avait posé les yeux sur son visage, il était déformé par la colère et la peur. De ce qu’elle était. De ce dont elle était capable. Désormais il ne lui restait que la peur, l'angoisse sur ses traits. Pour le moment, peut-être.

Comme quoi.
Même après tout ce temps, ils se trouvaient déjà un point commun.

Elle avança. Même avec ses jambes légères, aussi fragiles que du cristal, elle avança en se demandant comment elle trouvait la force de tenir debout alors qu’il était juste là.

S'il se rebelle contre Orion pour me protéger, vous allez tous en pâtir.

Elle n’accepterait pas qu’une dispute soit la dernière chose qu’il n’y ait jamais eu entre eux. Ses parents pouvaient bien aller se faire voir. Mais pas lui.

Alors un peu de courage, Gentiana. Elle n’avait pas fui la chambre d’hôpital de Danaé, le poison et la mort : elle ne fuirait pas ce parc non plus, ni Richard ou son venin.

Cependant -
Elle doit admettre qu’elle ne s’attendait pas au spectateur de leur conversation future.

Arrivée à leurs hauteurs, pâle, mais les joues rougies par la panique, elle le regarde lui, puis le garçon. Qu’était-il arrivé à ses lèvres ?

… Le chien est une surprise.

Ce n’était pas non plus ces premiers mots là qu’elle aurait pensé lui dire, après deux longs mois de silence.

Elle est fatiguée, usée des derniers jours, cache ses deux mains derrière son dos comme si Richard pourrait en prendre ombrage, mais elle est là.
Richard Breckenridge
Richard Breckenridge
Messages : 183
Inscription : 01/11/2021
Faceclaim : oc
:knife:
https://pin.it/GaJGvFahttps://adieu.forumactif.com/t565-menschenfresser-richhttps://open.spotify.com/playlist/69RIWGlmn6lDKOdYdpbyoK?si=Ds92tXL2TTi3kgNlkaPWMQ
Assoupi

i wish her well Empty Re: i wish her well

Sam 30 Juil - 12:09
(Where the devil's jaws are far too weak
To tear you away)


oh, elle avait l'air...
elle avait l'air d'aller aussi mal que lui, hein ?

plus elle s'approchait et plus il se tendait (lui, nerveux ? vraiment, on aurait tout vu), et Barbecue lui tournait atour en couinant légèrement, intriguée par le stress de son maitre, qui ne lui était pas familier non plus. en l'absence d'une réaction de sa part, d'une main rassurante entre ses oreilles, elle le regarde, tourne la tête vers Gentiana, et décide de trottiner à sa rencontre, toute langue dehors.

lui reste planté sur place, les bras le long du corps ; il avait, à l'instant, le charisme d'un lampadaire éteint ; il était , et c'était tout. Il ne servait à rien, prenait de la place dans l'espace, énième pollution visuelle dans cette ville grise (mais le parc est vert et des enfants rient, au loin, s'il arrivait à se concentrer sur autre chose que sur elle, il les entendrait peut-être).
il avait mûrement réfléchi à ce qu'il voulait lui dire, il savait comment il voulait commencer, introduire la chose, il avait prévu la moindre de ses questions, la moindre de ses réactions, il était paré à toute éventualité. tout serait sous contrôle.
il ne laissait jamais rien au hasard.
mais ça, c'était avant que son esprit ne se vide totalement.
qu'est-ce qu'il voulait lui dire ? Impossible de s'en souvenir.

Pars.
Va-t-en.


il songe à prendre la fuite.

elle s'appelle Barbecue, répond-il, et il se sent stupide.

deux mois sans le moindre mot, deux mois depuis (tu n'as pas envie d'y repenser, tu n'as pas le choix, ce n'est pas toi la victime, CE N'EST PAS TOI LA VICTIME ICI),
deux mois
depuis qu'il a hésité à la tuer
par peur
par incompréhension
deux mois depuis qu'il l'a chassée
deux mois sans un mot, deux mois de silence, deux mois d'un déchirement lent et douloureux
et la première chose
la première
qu'il trouve à lui dire
c'est ça

il songe à tourner les talons
il songe à prendre la fuite.

où avait-il totalement perdu son éloquence ?
sous les poings de winchester, sous les serres de la femme du casino, sous les mains de gentiana ?
(beaucoup de mains tendues, beaucoup de blessures infligées)
(son monde était vide de compassion)
(son monde était vide d'amour)
(alors pourquoi est-ce qu'il était là ?)
(si tu m'aimes, tu me laisseras partir

est-ce que je t'aime ?
je suppose que -
)

Barbecue revient vers lui, d'un pas tranquille ; il donnerait tout pour avoir son insouciance. elle se frotte à sa jambe et il se concentre sur ce poids sur son mollet ;
qu'est-ce qui pourrait mal se passer ?

il a tant de choses à lui dire, et il est incapable de mettre le moindre mot dessus.
les idées s'envolent dès qu'il est assez proche pour les toucher, il est seul, mis à nu, sans riposte possible. avec des poings qui ne lui serviraient à rien.

il y a dans les yeux de gentiana une immense fatigue,
mais elle est là, tout de même
elle a accepté de le voir, tout de même
et il lui était inconcevable d'abuser de son temps

deux mois avaient suffi pour faire basculer bien des choses
est-ce que deux mois avaient suffi pour qu'il se rende compte que le monstre, dans l'histoire, c'était lui ?

je suis désolé.
le mot ne franchit pas ses lèvres.
content que tu sois venue. merci.

et c'était tout ?
et c'était tout.
il est mortifié pas son manque de verve.
il se trouve ridicule (il l'est)

il y a... je suis... hm... je n'ai... une longue inspiration. il n'arrive pas à la regarder dans les yeux, ils sont perdus au loin, vers le fond du parc.
il y a beaucoup de choses que je dois me faire pardonner. tu n'es pas obligée d'accepter.

est-ce que je t'aime ?
je suppose que oui
Gentiana Giesler
Gentiana Giesler
Messages : 160
Inscription : 31/01/2022
Faceclaim : utahime iori - jujutsu kaisen
i wish her well Gmwq
https://pin.it/1PMuvrdhttps://adieu.forumactif.com/t780-it-happened-quiet-gentianahttps://open.spotify.com/playlist/7zBA6tMyu8oU0k8jALmBOd?si=fa888646f0764c9b
Cercle 3 ?

i wish her well Empty Re: i wish her well

Dim 31 Juil - 15:05


My heart still thumps as I bleed
And all your friends come sniffing



Elle s’accroupit par réflexe, se retenant d’une main dans l’herbe lorsque ses jambes se décident à lui rappeler combien elles sont légères, décidément. C’est à peine si elle les sent, si elle se sent toute entière à vrai dire - un coup de vent pourrait l’envoler tant elle apparait loin d’elle-même, comme si elle était suspendue à des fils fragiles.

Mais un chien est un chien, et lorsqu’il vient quémander des caresses, hé bien on lui donne, c’est aussi simple que ça.

C’est pour honorer cette règle élémentaire qu’elle retire prudemment le cuir de sa main droite - elle n’en a plus le besoin à vrai dire, et le porte uniquement car se vêtir d’un seul gant serait étrange - et soumet sa peau à la truffe du berger allemand pour qu’il juge de son odeur.

Richard se tient à côté d’eux comme un piquet idiot planté là. Ça la ferait presque sourire, cet illustre monsieur qui sait compter les balles mais pas quoi dire après deux mois de silence. Elle le pourrait, oui, après tout ce n’est pas la première fois qu’ils se taquinent l’un l’autre. Peut-être que chez lui, lorsqu’il se vidait de son sang et qu’elle se perdait dans des sarcasmes paniqués, c’était la dernière.

Parce qu’il l’effraie encore. Au fond comme en surface. La chienne qui se roule sous ses caresses ne détourne Gentiana que très temporairement de sa peur.

Lorsqu’il la présente, elle cligne lentement des yeux puis conclut d’un ton plat :

Ah. Bonjour Barbecue.

Au moins leurs horribles conversations avaient survécu à l’épreuve du temps. Il ne manquerait plus que le barman du stand de tir pour secouer la tête entre deux répliques et le tableau serait complet.

(Quid de notre amitié, Richard ?)
(Est-ce qu’elle a survécu à l’épreuve du temps, elle aussi ?)


Barbecue se redresse avec un peu d’aide et Gentiana la suit avec la même prudence qu'elle lui a prêté. Une fois debout, sa main gantée se porte à son poignet d’où ne se départ jamais sa montre. Nerveuse, elle peine à le regarder dans les yeux.

(Je suis -)
(Et tu n’en as pas le courage).
(Tu as la gratitude et la joie mais tu n’en as pas le courage.)


Elle pense aux cauchemars qui lui ont rongé les nuits, les tremblements de sa main dès qu’elle enlevait ses gants pour se doucher, encore prisonnière du sanglant souvenir, le ruban blanc qu’il lui arrive encore de chercher sur sa table de chevet lorsqu’elle est mal éveillée.

(Et toi qui n’en as pas le courage.)

Elle le regarde s’empêtrer dans ses mots marécageux cachés loin derrière son masque d’indifférence, où elle espère que plus rien ne peut l’atteindre. Richard n’arrive même pas à lui faire face, et elle emprunte cette occasion pour porter des yeux brefs et inquisiteurs sur sa personne toute entière.

Qu’est-ce qui était arrivé à sa voix ?
Elle était identique et différente.
Quelque chose ne tournait pas rond.

Je sais, elle ment, parce qu’elle ne sait pas, ou plutôt le sait sans l’appliquer pleinement.

Elle s’oblige à ne pas tout lui pardonner immédiatement, lui dire qu’au fond ce n’est pas grave (ça l’est), le prendre dans ses bras puis avouer qu’il lui a terriblement manqué et que ça vaut bien qu’elle passe l’éponge. Mais et si ça recommence ?

Si sa main droite l’a terrorisé au point qu’il la menace, est-ce qu’il la tuera pour sa main gauche ?

Elle s’approche jusqu’à se planter devant lui et tourne doucement sa tête vers elle d’un index sur le menton. Sa peau a perdu toute sa chaleur : on dirait celle d’un être humain normal, celle qu’elle pose contre lui.

Je suis là, Richard.

C’est parce qu’elle dit cette phrase en assumant tous ses sens que Gentiana s’autorise à utiliser son prénom.

Un peu plus haute que lui, elle observe patiemment sans éloigner son doigt. Sa joue est juste là et elle aimerait l’effleurer de sa paume toute entière - de par la douceur qu’elle a pour lui, oui, mais aussi pour cet autre besoin essentiel d’éprouver si elle le dégoûte encore.

S’il en tremble, elle devra tourner les talons.
Richard Breckenridge
Richard Breckenridge
Messages : 183
Inscription : 01/11/2021
Faceclaim : oc
:knife:
https://pin.it/GaJGvFahttps://adieu.forumactif.com/t565-menschenfresser-richhttps://open.spotify.com/playlist/69RIWGlmn6lDKOdYdpbyoK?si=Ds92tXL2TTi3kgNlkaPWMQ
Assoupi

i wish her well Empty Re: i wish her well

Mar 2 Aoû - 17:20
(Where the devil's jaws are far too weak
To tear you away)


et il s'empêtre dans ses pensées confuses en silence pendant qu'elle le regarde sans qu'il ne s'en rende compte. elle dégageait une assurance froide qu'il aurait presque pu qualifier d'intimidante, et lui se retrouvait démuni de toute prestance. il n'était pas dans une position de force. ça ne l'énervait même pas ; ça l'embêtait, tout au plus, de ne pas pouvoir assumer correctement son besoin de lui parler
(son besoin de la revoir)

(assoiffé
la frustration qui lui ronge le corps le cœur les os
le goût du Manque sur son palais
que lui manquait-il ?
)

le sourire de gentiana, sa présence ?
ce qu'il ressentait quand il la voyait
avant de tout briser en un milliard d'éclats tranchants,
pouvait-on l'appeler le bonheur ?
y était-il si peu sensible pour l'avoir arraché à sa vie de ses propres mains ? ou était-ce encore la peur ? peur du bonheur ? ou peur de s'y habituer, peur de s'y attacher, peur qu'on le lui retire à nouveau ? rien ne peut te toucher quand rien à tes yeux n'a de valeur ; pourquoi était-il aussi partisan de l'auto sabotage ?

pourquoi est-ce qu'il voyait encore la détresse dans le regard de gentiana quand il fermait les yeux, et pourquoi est-ce que c'était aussi douloureux ?
il ne pouvait pas s'attacher à quelqu'un d'autre,
mais c'était bien, bien trop tard.


son doigt sur sa peau le fige, le glace de surprise, une fois de plus, comme avec winchester son corps s'attend à de la colère, à de la violence (mais il n'y a pas une once d'agressivité en gentiana, même quand elle aurait dû, même quand sa vie était en danger elle ne s'est pas défendue
peut-être qu'elle aurait dû
peut-être qu'il aurait mieux fallu qu'elle morde en retour)
mais pas à cette douceur qu'il ne mérite pas, peut-être qu'il aurait préféré qu'elle le frappe, au moins il aurait su comment réagir.
il croise son regard et ne comprend pas sa phrase. ou plutôt, il n'en comprend que le sens concret ; il n'y décerne pas la subtilité, il n'y voit qu'un reproche, ponctué de ce prénom qui lui fait grincer des dents.
contre n'importe qui d'autre, il se serait énervé.
face à gentiana, il se contente de légèrement hocher la tête en guide d'excuse.
sa peau est presque froide contre la sienne

(il pourrait la réchauffer entre ses paumes
comme une jeune mésange secourue par un enfant
mais elle n'est pas un petit oiseau fragile et il est depuis bien longtemps cimenté au monde pragmatique des adultes.
a-t-il même le droit de toucher cette main ?
cette main tendue réconfortante
qu'il a mordu jusqu'au sang, jusqu'à l'os,
cette main bienveillante qu'il avait fait objet de malheur d'un seul regard.
il n'est qu'un animal blessé, mal dressé
il n'a jamais mérité la main qu'elle lui tendait)

je suis pas venu essayer de me justifier, reprend-t-il en la regardant dans les yeux.
pour le mal que je t'ai fait. le silence radio, tout le reste. tout le reste ? la peur qu'il avait vu dans ses yeux, son visage couvert de son sang, sa fatigue quand elle lui avait demandé de la laisser partir, les mots affreux jetés à son visage, il a tellement de choses à se faire pardonner, il ne sait même pas par où commencer.

sa peau est presque froide contre la sienne
la dernière fois, elle était brûlante

écoute, je (tu n'as pas idée d'à quel point c'est dur pour moi, tu n'as pas idée à quel point je creuse, tu n'as pas idée mais tu n'en sauras rien, ce n'est pas le sujet, tu n'as pas à savoir à quel point j'ai envie de faire tout sauf ça, mais pour toi je dois le faire) je suis désolé. je suis... je suis sincèrement désolé il détourne le regard, une fois de plus, et c'est d'embarras. dès qu'il s'agissait de sentiments, il ne savait plus se servir des mots. et des sentiments à partager, il en avait beaucoup

(et il y avait la soif, toujours,
la frustration qui grondait,
tapie dans son ventre
)

tu peux m'en vouloir à vie, ce serait mérité. je voulais juste...
il hésite.
réparer les pots brisés ? mais il n'y a rien à réparer quand tout ce qu'il en reste, c'est de la poussière, des débris de céramique si fins qu'ils s'envolent au vent.
on ne peut pas consolider le sable.
il hausse les épaules d'un air presque abattu. te dire que je m'en veux. réellement. j'ai pris (le mot interdit le mot dégoûtant le mot qui lui fait serrer les dents il ne veut pas le dire ne le dit pas ne le dit pas !!) peur, et ça m'a fait faire des conneries. tu n'aurais pas dû subir cette violence. je suis vraiment désolé.

son regard se replonge dans les yeux de gentiana.
c'était des mots qu'elle n'était pas obligée d'accepter.
c'était des mots qu'il n'avait pas le choix que de dire.
Gentiana Giesler
Gentiana Giesler
Messages : 160
Inscription : 31/01/2022
Faceclaim : utahime iori - jujutsu kaisen
i wish her well Gmwq
https://pin.it/1PMuvrdhttps://adieu.forumactif.com/t780-it-happened-quiet-gentianahttps://open.spotify.com/playlist/7zBA6tMyu8oU0k8jALmBOd?si=fa888646f0764c9b
Cercle 3 ?

i wish her well Empty Re: i wish her well

Mer 3 Aoû - 15:21


Go alone, my flower
And keep my whole lovely you



Et lui se fige.
L’index de Gentiana éprouve un bref sursaut mais elle le garde là, contre lui, contre sa peau, sans le quitter des yeux, buvant ses plus infimes expressions, s’empoisonnant avec. Elle fuit son regard un instant sans tourner la tête, abandonne ses pupilles au profit de son nez puis ses lèvres et enfin ce même doigt qu’elle pose auprès de son menton, la gorge nouée.

Alors c’était comme ça ?
Elle détesterait lui faire plus de peur, plus de mal.

Ainsi, elle éloigne sa main doucement par crainte de l’effrayer avec un mouvement trop brusque, qu’il n’ait pas à subir son contact répugnant une seconde de plus. Ses doigts se recroquevillent les uns sur les autres comme les pattes d’un insecte qui crève.

En dépit de ses meilleurs efforts, sa façade impassible s’effrite dans son sourcil qui tremble, ses lèvres qui se plissent, ses yeux soudains lâches.

Elle ferait mieux de partir.
Il avait souhaité lui parler par nostalgie, voilà tout, enivré de leurs souvenirs heureux mais maintenant qu’elle se tenait face à lui, comment lui la concevait et ce qu’elle s’avérait être en réalité se fracassaient l’un sur l’autre dans une dichotomie irréconciliable.

Gentiana n’était pas étrangère à ces instants. Sur ses épaules pesaient les attentes de ses parents et toutes les façons dont elle ne serait jamais capable de les atteindre.

De toute façon ça ne l’intéressait plus.
Elle restait, au demeurant, bien désolée de ne pas avoir pu amener la jeune fille de ses souvenirs à lui, à la banalité attendrissante et au caractère inoffensif.

Et si elle pouvait se débarrasser de son pouvoir -
Elle ne le ferait pas.
Ça la dépassait désormais.

Elle exécute un pas en arrière, prête à tourner les talons, mais ne peut s’y résoudre totalement. Son geste est scindé en deux et elle se tient sur la division, nerveuse, nerveuse de tout, nerveuse à l’idée qu’elle ne le reverra plus, nerveuse à l’idée de ne pas comprendre pourquoi il parlait comme ça, et cette blessure sur sa lèvre et ses cernes - Richard, oh Richard, qu’est-ce qu’il t’est arrivé ?

Il reprend. La politesse inculquée par des coups de règle sur sa main oblige Gentiana à attendre qu'il termine sa phrase avant de partir, ou en tout cas c’est ce qu’elle s’assure. Lui demeure la curiosité, aussi, de comprendre où il veut en venir. Lorsqu’il avoue qu’il ne se justifiera pas, elle s’imagine que c’est parce qu’il pense cette violence à son égard méritée, après tout elle n’était plus normale.

Qu’il lui brise le coeur un peu plus -
Peut être qu’ainsi elle l’oublierait plus facilement.

Mais le coup ne vient jamais. À la place, il lui présente ses excuses sincères.
Gentiana reste parfaitement impassible. Si elle l’a entendu, elle ne le montre pas. Et lentement, cligne des yeux avant qu’ils ne s’écarquillent et qu’elle secoue la tête par un mouvement infime, discernable seulement parce qu’il est face à elle. Elle a la surprise de ceux qui n’osent plus rien espérer.

(On ne peut pas consolider du sable ?)
(On le peut, si, avec de la chaleur.)
(Et certes le verre est fragile mais il se protège et s’entretient.)

(Si c’est là le prix de leur amitié, elle veut bien porter des gants délicats toute sa vie.)

Elle l’écoute avec sa façade où fleurit une fissure, puis une autre. Dans son idée - non, dans leurs idées à eux - elle devrait avoir honte, on ne montrait jamais ses sentiments de la sorte, on ne perdait jamais le contrôle de soi, on n’était jamais submergé de bonheur ou de peine, seule compte l’indifférence et c’est par son travers qu’on conserve dignité et détachement.

Pourtant, le rouge lui monte aux joues et les larmes aux yeux - elle se détourne par habitude puis finalement décide de lui faire face. Après tout elle ne devrait pas avoir honte d’être touchée par ce qu’il lui dit.

Je… Je ne sais pas quoi te dire. Richard a retrouvé son éloquence et elle perdu la sienne, à croire qu’ils se la prêtent tour à tour.

Comment le pourrait-elle, de toute façon ? Alors qu'elle est incapable de nommer ses émotions. De toute façon, parler n’avait jamais été son fort, et surtout pas de ça. Ce genre de choses ne se discutait pas, dans sa famille, ou alors on n’évoquait que le mauvais et le pire. L’absence de critique devenait une félicitation en soi.

Et puis elle capitule.

Je ne sais pas quoi te dire, elle admet encore. Est-ce que je peux te prendre dans mes bras ?

Ainsi elle pourrait lui parler.
Richard Breckenridge
Richard Breckenridge
Messages : 183
Inscription : 01/11/2021
Faceclaim : oc
:knife:
https://pin.it/GaJGvFahttps://adieu.forumactif.com/t565-menschenfresser-richhttps://open.spotify.com/playlist/69RIWGlmn6lDKOdYdpbyoK?si=Ds92tXL2TTi3kgNlkaPWMQ
Assoupi

i wish her well Empty Re: i wish her well

Jeu 4 Aoû - 0:24
(Where the devil's jaws are far too weak
To tear you away)


cette fois, c'est lui qui a un mouvement de recul.
à la vue de ses larmes, son premier réflexe a été de ne pas en avoir. prêt à prendre la fuite.
il ne voulait pas la faire pleurer, il ne désirait pas ses larmes.
il ne savait pas quoi faire avec l'émotion qu'il voyait dans son regard. il la regarde, plonge son regard dans ses yeux brillants, pourquoi brillent-ils comme ça ? pourquoi est-ce que tu pleures ? de tristesse, de colère ? d'une réelle envie de partir ? tu te rends enfin compte que tu n'aurais pas dû venir ?
tu peux partir
je ne t'en voudrai pas (je ne t'en voudrai jamais)

il se rend compte qu'elle ne sait pas quoi répondre parce qu'il est débile d'avoir pensé qu'il méritait son pardon. il est idiot d'avoir pensé qu'il pourrait arranger les choses, qu'il méritait même qu'elle lui adresse encore la parole. il avait été bien naïf ; on ne l'y reprendrait plus. pardon, gentiana, tout ceci n'a été qu'une perte d'énergie, une perte de temps.
on ne l'y reprendrait pas. s'attacher était bien trop dangereux. il n'aurait jamais dû revenir, il n'aurait jamais dû lui envoyer ce message, il n'avait fait que remuer le couteau dans la plaie, et il y était allé à deux mains pour frapper encore plus fort.
à quoi est-ce que ça servait qu'il tente de bien faire ? il n'y arrivait pas. il en était incapable. ses mains étaient faites pour détruire ; il ne savait pas comment soigner.

alors ça allait se finir comme ça ?
elle allait tourner les talons et partir.
bon vent, tina,
et adieu






est-ce que je peux te prendre dans mes bras ?





le silence qui suit sa demande est long.
il est si long.
il est si long parce qu'il la regarde, les yeux écarquillés, la bouche entr'ouverte, comme si elle venait de lâcher une bombe entre eux deux.
il est si long parce qu'il ne comprend pas
pourquoi est-ce qu'elle était encore là ?
pourquoi est-ce qu'elle n'était pas partie ?
pourquoi ...
pourquoi est-ce qu'elle avait les larmes aux yeux, encore ?
son cœur se serre
(je suis désolé, tina, je suis tellement désolé
je ne voulais pas te faire pleurer, je n'ai jamais voulu te faire pleurer
je suis tellement stupide, je suis désolé
)

bien sûr que tu peux
l'instant d'après ils étaient dans les bras l'un de l'autre, et il ne saurait dire qui d'elle ou de lui avait initié le geste. il ferma les yeux en la serrant de toutes ses forces, à s'en faire mal à la blessure qu'il tentait de lui cacher

car on peut consolider le sable
en lui donnant assez de chaleur
en le transformant en autre chose
quelque chose de terriblement plus fragile mais de terriblement plus précieux
et peut-être que la chaleur de leur étreinte y suffira.
Gentiana Giesler
Gentiana Giesler
Messages : 160
Inscription : 31/01/2022
Faceclaim : utahime iori - jujutsu kaisen
i wish her well Gmwq
https://pin.it/1PMuvrdhttps://adieu.forumactif.com/t780-it-happened-quiet-gentianahttps://open.spotify.com/playlist/7zBA6tMyu8oU0k8jALmBOd?si=fa888646f0764c9b
Cercle 3 ?

i wish her well Empty Re: i wish her well

Sam 6 Aoû - 23:26


Wild green stones, alone, my lover
And keep us on my heart



Bien sûr que tu peux -
Et avant que Gentiana ne puisse réaliser ce qui lui tombait dessus, elle se trouvait dans ses bras et lui dans les siens. C’était une étreinte digne d’un quai de gare, entre deux amis de longue date qui pouvaient rarement se voir, ces mêmes qui avaient couru l’un vers l’autre les bras grands ouverts sous les regards amusés des autres voyageurs. Elle le serrait avec le même abandon, elle qui pourtant craignait de poser la main sur autrui de peur que son pouvoir ne dégénère.

À quand remontait son dernier câlin ? À Garance, assis dans la salle de bain, des morceaux de miroir éclatés tout autour de lui ? À ce moment-là, jamais elle n’aurait pu se montrer faible comme elle se montrait faible aujourd’hui, contre Richard à qui elle s’abandonnait pleinement plutôt que de jouer les rochers solides. Elle ne savait pas quoi lui dire, mais elle espérait qu’il puisse comprendre combien il lui avait manqué, combien elle avait pensé à lui, combien elle s’était inquiétée, et combien elle était heureuse qu’il ait trouvé le courage de ses excuses.

Elle resta ainsi un moment, par ce silence, l’attention penchée vers lui et lui seul sans chercher comment poursuivre. Puis elle rouvrit les yeux, caressant son dos affectueusement maintenant qu’il lui en avait donné le droit et avoua sans s’éloigner de lui :

Merci de t’être excusé. Merci d’avoir repris contact et… Merci de m’avoir laissé partir, ce jour-là.

Elle soupira longuement, comme si elle relâchait enfin le souffle qu’elle avait inspiré durant ses menaces. Deux longs mois, mais désormais elle pouvait respirer.

Ça me semble si lointain, maintenant. J’ai l’impression que nous avons tous les deux vécu beaucoup de choses, depuis. Qu’est-il arrivé à ta lèvre ? Tu es blessé autre part ? Oh, je suis désolée, je n’ai rien dû arranger en te serrant si fort…

Une pause. Elle brisa leur étreinte, soudain très sérieuse. Après tout, il pleuvait beaucoup ces temps-ci.

Rich, les réponses que tu m'as demandé... Je crois que je suis prête à te les donner, maintenant.
Contenu sponsorisé

i wish her well Empty Re: i wish her well