fraise écrasée.
douce odeur de fruits des bois.

Frappé par l'obscurité, Egon se réveil. Il reste allongé dans l'herbe, contemple la profondeur de la nuit et croit déceler grâce aux rayons de la lune une bride de vie dans les arbres. Il se serait rendormi si quelque chose ne lui tirait pas sur les os de sa colonne pour le redresser comme une vulgaire marionnette. Il est calme et pourtant il peut sentir son poult palpiter au rythme des aboiements. Vient l'air doux de l'été, accompagné de son parfum de chaleur étouffé par la pluie. C'est... agréable.

Puis...

Tilda...? Pour la première fois depuis longtemps, une minuscule grimace s'amorce sur son visage. Il reste confus, penche légèrement la tête sur le côté puis se redresse.

Tu ne devrais pas être ici.

Il ne se rend pas tout de suite compte de la présence des deux autres.

Egon se réveil, est confus de voir Tilda, lui dit que pas fou qu'elle soit là.

La marque brûle, invisible, ancrée dans son âme directement. Hydrée est aux aguets. Prêt à tuer, incapable de mourir à nouveau, sa main est refermée sur le manche d'une lame, dans l'obscurité dissimulée. Putain on est où, il marmonne juste assez haut, conscient presque au mètre près de sa position. Sur-conscient de ce qu'il fait, il se rapproche de l'autre homme, on s'est déjà vu non ? C'est vous qui cherchiez votre... gars, là. Petite pause. Vous avez fini par le retrouver ? Ses yeux brillent dans le noir.

Tu t’es retrouvé dans des situations de merde Seth. Des situations étranges. Illogiques. Dangereuses. Mais d’aussi loin que tu te souviennes, jamais au point de te réveiller au milieu de nul part avec une bande d’inconnus sous la lumière de la Lune. Ça te rappelle l’histoire de Niels il y a quelques mois de cela. À la différence près que tu n’es pas un lié toi.

Alerte, sur tes gardes, tu observes ce garçon se rapprocher. Lentement, calmement, tu acquiesces.

« Ouais, je me souviens de toi. On l’a pas retrouvé nan. »

Tu n’as pas besoin de partager plus que nécessaire. Tu n’en as pas envie. Ce n’est pas le moment de parler de ça. Tu trouves tout de même la situation cocasse, si on peut dire ça comme ça. Retrouver ce type là dans un moment pareil c’est pour le moins étonnant. Les deux autres s’interpellent, et tu en profites pour mémoriser leurs noms. Tilda pour elle, Egon pour lui de ce que tu comprends.

« Quelqu’un sait ce qu’on fout là ? »

fraise(s) écrasée(s).
sirop.

Egon était entrain de peindre, quand il s'est retrouvé ici. Il peint toujours quand il ne dort pas et Egon dort rarement. Alors dans sa main se trouve un de ses nombreux couteaux à palette ainsi qu'une fourchette en métal, tout deux immaculés d'un rouge profond et épais, presque noir. Tenir ses objets d'une poigne ferme et la présence de Tilda l'empêche de se mordre. Où est Lyssandre ? Pense-t-il de façon automatique, avant de sortir des bandages de sa poche. Il les tend à Tilda.

Tu as oublié ça la dernière fois que tu es venue. Ça ne sert probablement a rien, mais Egon tient a les lui rendre, sentant presque les fibres des bandes lui bruler le bout des doigts. Puis il observe en silence les deux autres individus et procède à montrer son couteau à palette & sa fourchette rouge de peinture.

Silence.

((Faire l'inventaire de vos possessions communes.)) Egon donne les bandages a Tilda, puis montre ses affaires de peinture au groupe.    

Hydrée considère les autres, observe leurs possessions. Concrètement, d'un point de vue extérieur, ils sont dans la merde. Mais ça devrait aller. Il est en sécurité dans la forêt - n'est ce pas ?
Il peut sentir les autres
Tout ira bien.
J'ai rien sur moi sinon genre, un briquet. J'ai pas mon téléphone, il déclare platement. Je suis pas sûr qu'il y ait du réseau ici, d'ailleurs. Il marque une pause, garde sa main armée. Il considère l'idée de donner son prénom, mais finit par se résigner.

Tour à tour, ils déballent leurs poches. Les tiennes sont quasiment vides. Tu te promènes rarement avec beaucoup de chose sur toi. Tu ne trouves pas ça utile. Juste encombrant.

« Juste mon téléphone. »

Tu es peut-être un peu froid. Peut-être un peu sec. Mais tu n'es pas là pour faire ami-ami. Coopérer oui. Le reste... Et puis tu mens. Tu n'as pas que ton téléphone. Tu es armé. Tu es toujours armé. Mais ça, tu te garderas bien de le leur dire pour le moment.

« Et beh, on va aller loin avec tout ça. » Tu soupires. Il faut partir.

HRP : Il fait l'inventaire de ses poches

fraise(s) écrasée(s).
seve.

Egon est pensif, comme à son habitude. Ses mouvements sont lasses, éteints, terriblement lents, mais il suit le mouvement, sentant le lien de son étoile tirer sur ses os. Le jeune peintre n'est pas particulièrement méfiant et à la suite de Tilda, marque les arbres qu'il croise d'une magnifique arabesque et s'applique à reproduire exactement le même dessin sur chaque écorce qu'il grave à l'aide de sa lame.

Essayer de progresser dans la forêt en marquant des arbres  

L'envie de se tirer de là est forte. Rejoindre les autres, rejoindre les siens, pendant qu'il en est encore temps. Il serre le couteau dans sa main, il pourrait faire une sortie explosive ou juste disparaître dans les ombres, ça lui correspondrait peut-être mieux, mais une voix chuchote, une voix quémande du sang d'humains. Des voix dans sa tête, des éclats de conversation, un rire familier, des questions. Sa main vient tenir sa tête alors qu'il ferme les yeux un instant.

Il observe le dénommé Egon graver les arbres. Mais qu'est-ce qu'il fait ce con, lui traverse l'esprit. Ah bah oui, il marque les arbres putain. Malin. En plus la meuf l'a dit. Il les suit, bon an mal an. Il aura son moment, peut-être, s'il ne se dégonfle pas.

Tu les suis Seth. Tu les suis mais t'es pas certain de vouloir rester avec ces gars là. Tu imagines que ça va. Pour l'instant. Que tu n'es pas trop en danger. Pour l'instant. Mais quand même, marquer les arbres...

« Pratique, comme ça on sera facile à trouver si on est poursuivis »

Tu fais remarquer, sarcastiquement. Tu es de mauvaise humeur. Qui ne le serait pas ? Ce n'est pas de leurs fautes à ces gamins, n'est-ce pas ? N'est-ce pas ? Et puis l'idée n'est pas totalement bête non plus. Oui ça vous évitera de tourner en rond. Mais ça vous colle quand même une cible sur le dos.

HRP : Il suit mais il bougonne

rouge feu

Egon marche. Marche, et marche, regardant parfois derrière lui, attentif. Il ne le sent que maintenant, avec la minuscule distance qui commence à les séparer, l'odeur de métal qui souligne les hanches du grand brun. Mais il ne dit rien, ne relève pas. Aussitôt, il manque de tomber, mais Tilda le retient. Egon laisse juste échapper un Oh dérobé, presque silencieux. Il lui offre finalement un hochement de tête, qui fait office de remercîment.

Autour de la crevasse, il reste là, reculant un peu, tirant Tilda vers lui. Attention. est tout ce qu'il marmonne à l'encontre de la jeune femme tandis que les deux autres hommes s'approchent.

Soudainement, Egon se sent méfiant.

Ne rien faire. 

Non mais c'est quoi ça encore. Hydrée constate le trou béant qui s'ouvre devant eux, un pic d'appréhension au fond de ses entrailles. Ce n'est.
Pas une bonne chose.
Ca lui rappelle des souvenirs, des histoires, une mémoire déchiquetée - et dans les lambeaux, à la fin de l'histoire... hm.
Pas la peine de faire de feu, il répond à la jeune femme, il pleut des cordes, ça va s'éteindre avant de toucher le fond. Et puis...
et puis quoi. Et puis quoi, Hydrée ?
Ca ne va pas.
Hmpf, il se tient la tête à nouveau, recule d'un minuscule pas. Sans le savoir, silencieusement, indétectable, il appelle.

L'un des jeunes qui manque de glisser, de tomber dans une crevasse. Il pourrait quand même faire attention où il fout les pieds. Comme si n'importe lequel d'entre vous pouviez voir quoique ce soit. Comme si les choses auraient été différentes si t'étais passé devant. Sans doute aurais-tu glissé aussi. Et sans doute que personne ne t'aurait rattrapé parce que un : t'es trop lourd, et deux : t'es un gros con.

Mais comment ne pas être un gros con quand on propose de faire du feu sous une pluie battante. Tu soupires. Tu ne réponds rien. Mais tu soupires. Et puis le gamin, celui que tu connais, se tient la tête. Une pointe d'inquiétude, peut-être un peu paternel, s'engouffre dans ton corps. Tu t'approches doucement.

« Hé... Tu vas bien ? »

HRP : Il suit mais il bougonne