ah, eh !

depuis le toit, Mica voit presque tout le quartier. alors c'est facile de voir une silhouette qu'il connait bien. enfin, assez bien. enfin, ils ont discuté quelques fois en buvant, en fait. mais étonnement, il pensait à ces quelques rencontres, perché sur son escabeau, occupé à inspecter la charpente. les vieilles maisons, quand il y a des tremblements de terre... les tuiles ont chuté comme des dominos avec deux poutres un peu trop importantes pour ne pas les remettre en place.

et quand le toit s'effondre, on finit par l'appeler lui, ou un de ses concurrents. cette fois, le contrat partait pour Placo Travaux, quelle chance, de quoi payer les nouveaux frais d'avocat qui venaient de se rajouter aux factures habituelles.

à cette heure, les autres ouvriers sont déjà partis, et Mica n'était resté que pour prendre quelques mesures pour préparer la journée de demain, et c'est là, le mètre dans la main, un stylo dans l'autre pour écrire les mesures sur son bras, qu'il aperçoit et interpelle cette silhouette qu'il commence à connaître. depuis quand il est là ? aucune importance.

Mica descend de l'escabeau en faisant attention de ne pas rater de marches, et s'avance enfin, tout sourire, vers Viktor Gomelza, tout en désignant une glacière bleue posée à côté de la porte d'entrée de la maison. si ça te dit de rester un peu, j'ai pris la glacière pour la pause avec les gars, il reste de quoi... discuter un peu. ça ne court pas les rues, les bars, dans ce quartier là, et ça donne soif, les travaux manuels.