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Cérès Heisenberg
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Sam 20 Nov - 8:52
C’est un soir bien ordinaire que voilà, la lueur du ciel couchant teignait les arbres déjà écarlates d’une nuance crépusculaire tandis que les feuilles entament leur dernière valse avant la mort. Cérès vivait le nez en l’air pendant cette saison silencieuse, il y avait quelque chose dans cet air et dans ce son tendre, d'apaisant. La sonate des silences lui semble bien relaxante après les appels incessants, les rendez-vous qu’on doit annuler et confirmer à la volée pour des quelques politiciens dont le nom lui échappait parfois mais à qui elle offrait toujours le sourire de connivence de la femme assurée.

Oui, elle goûte à la paix avec le sourire sur les rêves. Ses boucles blanches caressent la peau découverte de son dos tandis que de sa main gantée elle se gratte le scalp sans se soucier du manque certain de féminité que son corps rend. Puis un petit glapissement, Cérès ne s’arrête pas car son esprit se délecte des patates douces reposant bien sagement dans son frigo, un deuxième glapissement plus plaintif vient finalement réveiller sa curiosité. Son sac en bandoulière, elle se mit à fouiller les buissons autour d'elle, cherchant à localiser le son de cette créature de Dieu en détresse. Puis une touffe de poils marrons et sanglante se fait apparaître sur la pointe du ronce et un grimacement de compréhension se dessine immédiatement sur son visage autrefois paisible. Un chien a dû se bloquer dans les ronces, voilà tout.

-ksksks petit chien, tu es où?

Un petit gémissement se fit entendre et elle vit ce qu’elle aurait pu tout juste appeler un triste sire. Une petite bestiole, à peine plus grande qu’un poing d’homme et hérissée d’une multitude de plaies qui semble autant profondes que superficielles. Ses côtes étaient visibles sous ce poil terne et ses yeux ne brillaient que de la faible énergie du désespoir. Une complainte de sympathie de Cérès et son coeur fut résolue à l’extraire de là. Farfouillant son sac, elle ne trouve que des choses inutiles dans ce cas présent. Risquant à mettre sa main dans le fouillis, une épine s'enfonce dans sa main, souhaitant très certainement de façon ardente d’épouser son sang. Elle se refuse bien évidemment de jurer au nom du seigneur mais jetant un regard autour d’elle, elle se permet d’appeler une jeune femme marchant juste à côté d’elle.

-Excusez moi! Est ce que vous auriez un ciseaux ou même un cutter ? Il y a un petit chien bloqué là-dedans et je viens de coincer ma main.

L’air penaude d’un chat boulottant un canari, sa position pouvait bien attiser le mépris.
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Dim 21 Nov - 0:50

Distraitement, Historia jette un œil à sa montre. L’écran numérique lui indique qu’elle a atteint les treize kilomètres de parcours et que sa vitesse de pointe avoisine actuellement les dix kilomètres par heure. Elle en prend connaissance mais dans le fond, elle s’en fiche pas mal. Elle ne court pas pour atteindre un objectif particulier. Elle court parce que ça lui plaît. Parce que ça lui change les idées. Parce que ça la détend.

C’est le soir qu’elle préfère faire son footing. L’air est plus frais. L’effervescence de la journée s’est évanouie au profit d’une atmosphère plus paisible. Les couloirs et parcs offrent plus d’espace, ce qui est pratique quand on court plus vite que la majorité de la population. En fait, la dynamique n’est pas du tout la même. Mais ce qu’Historia préfère par-dessus tout, c’est la couleur des paysages lorsque le soleil leur prête ses timides teintes orangées. Ils lui rappellent ceux de son enfance. Ils lui rappellent les instants heureux et innocents d’une vie à la campagne.

Emportée dans cet élan que rien ni personne ne semble pouvoir arrêter, Historia porte son regard au loin. Elle prend brièvement connaissance de ce couple qui marche lentement quelques mètres devant elle et qu’elle va devoir éviter. De cette vieille dame assise sur son banc, à nourrir les pigeons – elle le fait tous les soirs. Parmi ces éléments des plus banals, Historia relève une anomalie. Quelque chose d’inhabituel dans cette peinture vivante. Et cette anomalie, c’est cette personne accroupie près d’un buisson. À sa façon de scruter les alentours, Historia en déduit qu’elle a perdu quelque chose.

Une fois à sa portée, elle ralentit. Elle n’a pas particulièrement envie de se mêler de quelque chose qui ne la regarde pas mais c’est qu’elle semble vraiment embarrassée, cette femme… Et ça ne lui coûte rien de demander si elle a besoin d’un coup de main. Au mieux, elle lui dira qu’elle n’a besoin de rien. Au pire, elle l’enverra se faire voir. Dans les deux cas, elle n’en dormira pas plus mal.

Il s’avère qu’elle n’a même pas besoin de poser la question. C’est la jeune femme accroupie, dardant ses prunelles dorées sur Historia, qui sollicite son aide.

La coureuse s’arrête totalement. D’un geste maîtrisé, elle retire la capuche qui dissimule sa tignasse rose et arrache les écouteurs à ses oreilles. Elle a bien entendu ? Un petit chien bloqué dans ces ronces ?

« Bougez pas. »

De bon cœur, Historia délaisse son footing pour s’accroupir aux côtés de la jeune femme, les mains sur les cuisses. Elle ne se précipite pas : un animal blessé et acculé peut très vite paniquer et s’infliger encore plus de mal si l’on n’agit pas avec précaution. C’est la première leçon dont Historia fait bénéficier à la demoiselle qui se trouve à ses côtés.

« Il faut y aller doucement. L’apaiser. Là, comme ça, d’une voix douce. »

Historia continue à parler à voix basse. Ses mains se risquent dans les ronces pour les écarter aussi prudemment que possible. Derrière, le couple précédemment dépassé par la coureuse s’est arrêté, piqué par la curiosité.  

« Je te vois. Oh loulou… »

Le chiot a à peine quelques semaines. Il a encore les yeux bleus et les poils ras du nouveau-né. Il glapit doucement en direction de ses sauveuses, sa peau lardée de griffures plus ou moins profondes. Depuis quand est-il bloqué ici ?... À quelques centimètres de lui, la main de la jeune femme aux cheveux d’argent. Elle-aussi semble avoir subi la morsure des épines. En outre, les ronces ont capturé sa manche, ce qui explique sans doute pourquoi elle n’arrive pas à s’extirper de là.

« Il va falloir me faire confiance. »

Sans donner plus de détails, la fille aux cheveux roses retire précautionneusement une main du buisson pour la glisser à l’intérieur de son sweat. Fouillant les poches intérieures, elle en sort un petit couteau pliant qu’elle déploie d’un simple appui du pouce.

« Encore une fois, ne bougez pas… »

Retournant se frotter aux ronces, l’arme blanche en main, Historia décide d’abord de libérer son interlocutrice. L’espace supplémentaire ainsi créé lui offrira une marge suffisante pour récupérer le chiot. Prudemment, elle glisse la lame aiguisée du couteau au plus haut. D’un geste net et répété, elle sectionne la tige problématique. Tchik !

« C’est bon, vous pouvez retirer votre main. »

Au tour du chiot, maintenant…
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Mer 24 Nov - 23:33
Le monde est d’une beauté simple, tel que le Créateur a ordonné les choses d’être et cette inconnue sans doute occupée à d’autres forces venait à son aide sans rien attendre d’elle. Un sourire gracieux se mit à flotter sur les lèvres de Cérès, la reconnaissance baignait son coeur comme une nuée de mille miels et douceurs face à cette femme à la chevelure de la couleur de l’amour. Une bien étrange cicatrice attirait son œil mais on lui avait bien appris que les mots ce sont des couteaux qu’il faut garder sans jamais les tirer, donc elle se tait et sourit encore plus face à la lenteur et à la précision des gestes.

Alors, elle ne bouge pas et elle écoute avec attention Cérès dissèque et affine les mots pour en tirer la moelle profonde, sans un bruit, elle retourne son attention vers le petit chien. Était-ce un homme, dans la cruauté ordinaire des singes, qui avait laissé ce bébé loin des siens et dans une mort certaine ? Ou bien le malheureux hasard ? Personne ne peut prédire et joignant sa voix à celle adoucie de son interlocutrice, elle dit :

-Je vous fais confiance, vous devez être habituée à de drôles de choses pour avoir un cutter sur vous, non pas que je me plaigne.

Main qui tremble, souffle qu’elle tente d’organiser sous la pression d’un esprit fuyant dans des sens contraires, son manteau n’était qu’un otage de compagnie pendant que leurs esprits entre cette inconnue et Cérès s’accordaient sur une chose, il faut sauver ce chien. Sa posture devait être un reflet de la sienne et tandis que sa manche soupirait un peu de sa liberté retrouvée, un merci naquit sur le bout de sa langue comme une éternelle bénédiction. Que Dieu te bénisse pouvait-elle dire de plus, mais Dieu semblait avoir abandonné la scène comme un mari face à la souillure de sa femme adultère.

-Vous pensez qu’il est tombé comme ici ? Par l’arbre ? Les chiens ne grimpent pas pourtant, peut-être qu’il peut voler celui-là ?

Un rire qu’elle étouffait derrière sa manche enfin retrouvée, son regard tentait de se faire critique et analytique mais il fallait bien se rendre à l’évidence, si elle coupait elle risquait de blesser encore plus ce tout petit être, sans doute encore frais de l’antre de sa mère.

-Regardez Madame, il est un peu trop éloigné, peut-être qu’il faut l’encourager à se rapprocher sinon…je crains que malgré votre dex…dexterité vous lui fassiez mal.

Plongeant ses yeux dans ceux de son interlocutrice, Cérès prit un petit bout d’un morceau de poulet oublié de son déjeuner catastrophé et le fit rouler jusqu’au pied de la bête :

-Si il veut en avoir plus, il devra se rapprocher non ?

Peut-être n’était-il même pas sevré, mais le chiot la queue entre les jambes fit quelques pas, l’air tremblotant comme si la terreur collait son poil déjà fin sur sa chair mince. Il semblait encore avoir le regard flou, une cécité qui disparaîtra bientôt mais un ton paisible copiée du doux loulou murmuré pour l’encourager

-Allez viens mon bébé, tu peux continuer ainsi.
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Ven 26 Nov - 14:49

Si Historia relève la remarque concernant son couteau de poche, elle se garde bien d’y répondre. La raison pour laquelle elle le porte constamment sur elle est en vérité loin d’être aussi obscure que se l’imagine la jeune femme. En fait, c’est essentiellement pour faire face à des cas du quotidien ; pour répondre à des besoins auxquels tout le monde a déjà eu affaire au moins une fois dans sa vie. Combien de fois a-t-elle râlé de ne pas avoir sous la main de quoi couper un simple collier de serrage ? De ne pas pouvoir trancher les fils d’un article nouvellement acheté ? Elle n’a jamais eu la nécessité de brandir ce petit amalgame de bois et de métal face à qui ou quoi que ce soit. Pour le moment. Et elle espère bien ne pas avoir à s’en servir dans un contexte plus sinistre, même défensivement.

À la remarque de l’inconnue aux cheveux de neige, Historia lève le nez en direction du feuillu dont les racines s’enfoncent près du buisson épineux. Comme elle l’a si bien dit, les chiens ne grimpent pas aux arbres. Et, à sa connaissance, ils ne savent pas non-plus voler… Le léger rire de son interlocutrice doit être contagieux car il parvient à lui arracher un sourire en coin. Elle demeure néanmoins silencieuse. Non pas qu’elle refuse d’interagir avec elle – elle est réservée mais pas à ce point – mais la majeure partie de son esprit est trop occupé à chercher une solution pour sortir sans danger le chiot de son piège végétal. Elle se ravise toutefois. D’une voix toujours basse et calme, elle finit par exposer ses hypothèses :

« Je vois deux choses. Soit il fuyait quelque chose qu’il craignait et a jugé que ce buisson ferait un bon refuge. »

Quand bien même a-t-il dû se résigner à se blesser pour s’y glisser, un animal plus gros ne serait pas parvenu à le suivre jusqu’ici. Elle porte un regard nouveau sur le buisson et cherche une éventuelle trace de passage ou de dégâts.

« Soit, effectivement, il est tombé de l’arbre… ce qui signifie que quelqu’un l’aurait volontairement posé ici. »

Cette simple possibilité lui hérisse l’échine de colère. En l’état, cela ne change rien au fait que ce pauvre chiot est difficilement atteignable.

« Regardez Madame, il est un peu trop éloigné, peut-être qu’il faut l’encourager à se rapprocher sinon…je crains que malgré votre dex…dexterité vous lui fassiez mal.
- Oui, vous avez raison. »

Encore faudrait-il avoir de… La jeune femme aux cheveux d’argent extirpe un petit morceau de poulet de ses affaires. … la nourriture, donc. Ca peut fonctionner. Pourvu qu’il soit assez âgé ou affamé pour céder à la tentation. Pour l’heure, il se contente de renifler, hésitant. Sa truffe s’appuie contre le petit morceau tendre. Il hume une fois de plus. Puis, jugeant qu’il s’agit là d’un aliment sûr pour lui, il referme ses petites dents dessus. Trois mastications, et il ne reste plus rien du feu bout de poulet.

« Ça a l’air de marcher… Vous en avez d’autres ? »

C’est la première fois depuis son arrivée qu’Historia pose ses yeux clairs sur la jeune femme à ses côtés. Elle tend sa main dans l’éventualité où elle aurait encore de quoi attirer le chiot. Ce dernier a redressé la tête en direction des deux humaines. Sa truffe remue au rythme de ses inspirations. Il en veut encore. Les précieux morceaux de viande récupérés, Historia les découpe en de plus petits filets. Il est important qu’il ne s’étouffe pas en voulant les manger trop vite, tout comme il faut l'empêcher d’être rassasié jusqu’à ce qu’il soit à portée d’être secouru. La femme aux cheveux roses plonge sa main dans les ronces. Quelques épines viennent piquer sa peau, y laissant de fines lignes rougeâtres. Elle dépose les morceaux de poulet à intervalles réguliers jusqu’à l’entrée du buisson épineux. Une fois son œuvre achevée, elle recule d’une poignée de centimètres.

« Il a l’air d’apprécier le repas. Il devrait nous associer à quelque chose de positif. Prenez un morceau et placez-le au creux de votre paume, comme ça. »

Elle s’empare délicatement de la main de son interlocutrice. Elle y dépose les dernières pièces d’aliment, puis lui fait signe de l’approcher au plus près du sol. Elle recule d’un nouveau pas.

« Plus qu’à attendre. »

Un sourire confiant étire ses lèvres. Il viendra, c’est sûr.  
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Mar 30 Nov - 6:54
Elle semble calme, l’inconnue élue par le hasard. Cérès ne peut que lui concéder cela, et ses yeux avaient déjà la lueur de ceux connaisseurs des milliards de possibilité que ces actions peuvent mener. Oh, ce n’était que sa chance posée sur son épaule, des gens qu’on soupèse entre ses doigts pour déterminer la véritable valeur. Le sourire de la femme à ses côtés avait la candeur de la neige fraîche d’un mois de Mai.

Les mots prononcés se frayaient un chemin dans son esprit confus et elle ne put parler. Des prédateurs ? Des animaux plus gros ? Ici ? Polaris et ses rues pavées ? Non, elle ne pouvait pas accepter cela. La cruauté humaine était bien plus seyante, des hommes au souffle de cacophonie, des femmes bordées d’une apathie grasse de la même teinte que les encres avec lesquelles elles se teignent les lèvres.

Mais elle ne pipe mot, suffoquant ses pensées dans l’étendue limpide de son esprit. Mais il fallait attraper le diable par sa queue et le chien avait eu un certain intérêt pour ce morceau de viande offert à ses pattes, Cérès ne put glapir qu’une exclamation ravie, le chien mordilla ce morceau de poulet délaissé avec l’envie d’un Cerbère abandonné.

-Oui bien sûr, j’en ai d’autres attendez.

Petit sopalin empli des restes que son appétit d’oiseau avait dénié et elle fit des miracles au prix de son sang, des minuscules expressions de douleurs dansaient sur son visage appuyant les maigres rides dans un effort de les lisser et pourtant, elle continuait. C’était quelque chose de presque magique pour Cérès, aussi simple que le tonnerre sur une terre sèche.

Béatement, ses yeux suivaient la scène. Un roi mage n’aurai pas eu la même expression de contentement stupide, son estomac se remplissant de la vision de la bête apaisant sa faim. Mais il n’était pas question de rester ainsi, les mots ne purent à peine traverser le seuil de son esprit qu’un poids léger reposa dans le creux de sa main. Le contact un peu moite de la main de l’ange nourrisseur la sortie de cette transe et d’un air paniqué, les premiers mots se firent maladroits.

-Euh, euh, vous êtes sûre ? J’ai caressé un chat il n'y a pas si longtemps et..

Le regard de l’inconnu se faisait lourd et confiant, alors avalant sa crainte, sa main toucha le sol. Doux murmures dans son allemand natal, c’était qu’un moyen pour savoir si ce n’était pas un doberman. Puis il poussait un petit geignement plaintif s’écorchant le haut de son crâne, faisant ruisseler le sang le long de ses yeux inutiles. Puis d’un mouvement de force intense, il se jeta sur sa main comme la misère s’est jetée sur les hommes. Il semblait impatient et elle tremblait sous le rythme de ses canines. Non… Regard suppliant vers l’inconnue, elle se mit à pleurnicher de sa voix étouffée :

-Il a la truffe glacée, ça y est il va mourir ? C’est humide aussi… Les chiens peuvent-ils avoir un rhume et un cancer en même temps ?

La créature secouait la queue, enfin rassasiée tandis qu’une main hésitante appuyait délicatement sur son crâne dans le mince espoir de le caresser. Il ne dit rien alors, elle put enfin envelopper un bout de son écharpe rouge autour de lui avant de le soulever le plus doucement du monde. Il ne se plaignait pas, sans doute trop alourdi par son repas pour se débattre. Et sans doute, pensait-il, que si il venait à mourir ainsi il avait au moins connu un peu de bonheur.

Le reste de l’écharpe vient s’enrouler autour de lui, formant un petit nid de cachemir et de sang.

-Vous savez quoi faire maintenant ? Il faut aller voir un vétérinaire non ?

Les larmes mouillaient son visage, des grosses larmes rondes traçant le chemin jusqu’à son cou, la commissure de ses lèvres. Elle ne poussait aucun sanglot, inquiète de déranger la chose dormante dans ses affaires.
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Jeu 2 Déc - 21:49

♫ Now playing
Always - Owl City
La crainte de la fille aux cheveux d’argent est compréhensible ; légitime, même. Le soir s’approche doucement, le parc se vide progressivement. Bientôt, la seule compagnie qui lui restera sera cette inconnue en sweat, au visage doux mais marqué, et cette imprévisible boule de poils. Elle cède néanmoins aux indications d’Historia et abaisse sa main. L’hésitation ne dure qu’un instant : émergeant de son cocon de ronces, le petit se jette tel un affamé sur les précieux morceaux de viande. Il le fait avec une telle violence qu’un tressaillement s’empare d’Historia. Si elle ne fait aucun geste, son corps tendu se tient prêt à ramasser la petite créature pour la maîtriser. À son grand soulagement, il n’y a aucun accident. Gérer cela en plus de l’inquiétude grandissante de la jeune femme n’aurait pas été une mince affaire.

« Pas de panique. Même s’il est blessé, il s’est bien nourri. C’est bon signe. »

Elle emploie le même timbre de voix que celui utilisé pour calmer l’animal. Dans le fond, l’humain reste lui aussi un être instinctif particulièrement réceptif aux tons et aux attitudes d’autrui. Elle doit pourtant l’admettre : l’état du petit canidé a de quoi inquiéter. Sa vivacité est certes rassurante. S’il avait été en fin de vie, il n’aurait pas même daigné remuer pour grignoter. Toutefois, les entailles profondes et son regard vitreux l’alertent assez pour qu’elle ne veuille pas trop traîner.

Observant sa camarade fortuite envelopper l’animal dans son écharpe, Historia approuve le geste d’un hochement de tête. D’une impulsion de jambes, elle se redresse, la dominant ainsi de son mètre soixante-dix-huit. Elle extirpe son téléphone portable d’une de ses poches et cherche l’adresse du vétérinaire le plus proche. Alors que la page charge, ses iris bleus s’attardent sur le visage larmoyant du petit bout de femme.

« L’humidité d’une truffe est plutôt bon signe. C’est quand elle est sèche qu’il faut s’inquiéter. Ne vous en faites pas ; Historia marque une pause, la lumière changeante de son téléphone lui indiquant que des occurrences ont été trouvées. Il y a une clinique vétérinaire à une dizaine de minutes à pied de là. Si vous avez une voiture, on y sera bien sûr plus vite… »

De la sorte, elle laisse supposer qu’elle n’est pour sa part pas véhiculée. Bien que son quartier soit à une petite trotte de là – elle habite en périphérie pour profiter de son calme relatif –, elle n’est pas du genre à craindre le fait de faire un peu de chemin, quitte à prendre le bus tard le soir si nécessaire.

Attendre la réponse de sa camarade de mésaventure ne l’empêche pas de prendre les devants et de commencer à marcher en direction de la sortie du parc. Son pas est rapide mais son attitude reste étonnamment sereine. Une main dans la poche, l’autre tenant le portable levé devant elle, elle tâche de détendre l’atmosphère par quelques formalités.

« Au fait, je m’appelle Historia. »

Elle ralentit, juste un peu pour se mettre à la hauteur de la jeune femme. Il faut dire qu’elle marche vite et qu’avec ses longues jambes, elle a vite fait de la semer… Elle baisse les yeux sur le chiot emmitouflé dans l’écharpe et le pointe du menton.

« Si ce petit n’a pas de propriétaire, que diriez-vous de lui en donner un, de nom ? »
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Lun 13 Déc - 21:21
La douce assurance de sa compagne apaise le cœur tremblotant de Cérès, une si petite chose contre elle appelle des souvenirs qu’elle aurait voulu bannir de son âme. Les muscles de son cou s’affaissent et produisent en harmonie, le hochement de sa tête. Le doux glapissement de la bestiole fit frissonner son épiderme d’un milliard de sentiment qu’on faisait bien mieux d’étouffer. Essuyant les larmes d’un revers de manche, Cérès n’y pensa pas avant de confier sa confiance à cette inconnue.

-Vous savez de quoi vous parlez…je crois… ? Dans tous les cas, je ne peux rien faire si je pleure.

Serrant le petit paquet vivant entre ses bras fins, ses lèvres se pincent d’une moue déçue :

-Ok, bien. J’ai une voiture, je confonds la droite et la gauche donc faudra être claire sur les directions. Je ne veux pas attendre le chiot, même si il a l’air d’aller bien, la mort ça va vite.

Attrapant clés et rires, les pas suivent ceux élancés de sa partenaire. Bon dieu qu’elle était grande pensait Cérès, beaucoup trop grande pour ce monde. L’écran bleuté jetait des reflets étranges sur le visage tiré de son inconnue et elle semblait contemplative des hôpitaux capable d’accueillir le petit être tremblant entre ses bras. Ainsi, elle s'appelait Historia. Etrange nom mais un nom quand même, il est toujours agréable de pouvoir nommer les visages croisés et entrevus dans la rue.

-Enchantée, je m’appelle Cérès, historia c’est amusant comme prénom, vous êtes Européenne ?

On discute en oubliant la vie et la mort, c’est tellement ordinaire que Cérès en rirait presque. Elle se hâtait pour atteindre sa voiture, l’angoisse de perdre le chiot alourdissait les moindres bruit qu’elle pouvait produire.

-Je… Moi ? Oh non…Je suis affreusement mauvaise pour un nom! Je…je sais pas. Buisson peut-être ? Buibui, c’est mignon comme surnom. Mais proposez aussi Historia, je vous assure, vous allez faire bien mieux que moi.

Arrivant devant sa petite Lexus, un cadeau du Ministère, elle fit glisser la petite bête dans les bras d’Historia, avant de s’asseoir et d’enclencher le moteur.

-On y sera dans combien de temps en voiture 5 min ? Guidez-moi, mettez-vous à l’aise, vous voulez un chewing gum ? Il y en a dans la boîte à gants.

On parle pour étouffer le bruit des interrogations qui brûlent son esprit. Elle n'aimait pas l’idée d’aller dans un lieu de soin mais la silhouette sombre à côté d’elle, Historia, la poussait à affronter cette visite pour sauver quelque chose, une petite bestiole qui n’a rien demandée à personne.
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Lun 20 Déc - 22:56

♫ Now playing
Nothing
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la dénommée Cérès a l’air d’une singulière personne. Malgré les larmes, elle parvient à tenir la conversation comme si de rien n’était. C’est sans doute sa façon à elle de lutter contre l’angoisse qui la tenaille. Elle a pleinement conscience que le chiot n’est pas encore sorti d’affaire – elle l’a elle-même dit : « la mort, ça va vite » - mais son comportement laisse à croire qu’elle est confiante quant à l’issue de cette mésaventure. Terre à terre à tendance positive ? Il est encore trop tôt pour en être certaine.

« Cérès, c’est au moins aussi original qu’Historia… Mais non, je ne suis pas européenne. Je suis Astérienne. »

Constatant que malgré la discussion, sa camarade d’infortune peine à juguler sa peur, Historia surpasse sa naturelle timidité pour prolonger la discussion.

« Je viens de Parsnip Town, exactement. Je ne sais pas si vous connaissez mais c’est un chouette petit coin pour qui sait apprécier la nature… »

La discussion se prolonge jusqu’à la voiture. Entre temps, le nom du chien est trouvé : Buisson. Historia le valide d’un sourire et d’un hochement de tête. Pas la peine de chercher davantage : elle est convaincue qu’elle ne saura trouver mieux que cet adorable patronyme. C’est tout con, Buisson, mais ça lui va bien.

« C’est très bien Buisson ! Je suis certaine qu’il l’adore déjà. Pas vrai Buisson ? »

Emmaillotté dans l’écharpe de Cérès, le chiot se contente de darder ses deux orbes vitreux en direction de la voix. La femme aux cheveux roses interprète cela comme un « oui ». Elle contourne la voiture de son accompagnatrice pour prendre place sur le siège passager. Un petit paquet vivant lui est remis ; elle l’enveloppe partiellement dans les extrémités de son sweat, assez grand pour se permettre la manœuvre.

« Cinq minutes même pas, répond-t-elle à Cérès en s’assurant que le chiot soit installé à son aise. Ça dépend de la circulation mais à cette heure-ci, le trafic devrait être fluide. Et merci pour la proposition mais ça ira. »

L’heure de pointe est passée, la plupart des gens sont rentrés chez eux. D’autant plus qu’avec le froid qui commence à s’installer et les récents événements qui ont secoué la ville, la population a tendance à moins s’attarder à l’extérieur une fois la nuit tombée. En se remémorant les cas de disparition et de meurtres qui ont succédé à l’étrange séisme du deux octobre, le visage d’Historia se renferme brièvement. C’est en constatant à quel point la voiture est silencieuse que la joggeuse reprend la parole :

« Je ne vous ai pas demandé mais vous êtes originaire du coin ? »

Des formalités. À vrai dire, Historia ne sait guère comment meubler la discussion. Elle a toujours cette peur d’en dire trop ou à l’inverse, d’aller trop en profondeur dans la vie privée des gens avec qui elle discute… Elle estime que si quelqu’un a envie ou besoin de lui faire part d’une information, ce quelqu’un le fera de lui-même. Une chance que le cabinet vétérinaire ne soit pas très loin.

« La prochaine à votre gauche… Là, on voit l’enseigne. »

Une manœuvre plus tard, Historia est dehors, le chiot fermement serré contre elle. Il ne s’est écoulé qu’une poignée de minutes depuis qu’elles ont quitté le parc mais l’air semble pourtant s’être rafraîchi. Sans plus attendre, elle s’engouffre dans la clinique. Dès lors qu’elle y entre, les regards se braquent sur la petite boule de poils inerte lovée dans ses bras. Avisés, les agents d’accueil reconnaissent là une urgence. L’un d’entre eux contourne le comptoir pour venir constater par lui-même. Historia se tourne alors vers Cérès : elle lui laisse faire part de la situation puisqu’elle est la première d’entre elles à avoir trouvé Buisson.
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Assoupie

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Dim 16 Jan - 16:56
Parnship Town, le nom ne rappelait rien à l’écume des souvenirs légèrs de Cérès tandis que tout se dissolvait dans l’inquiétude latente de son cœur endormi par cette longue journée. Un sourire bien tiré sur ses lèvres à la mention de l’étrangeté de son nom et elle ne put que claquer la langue d’approbation, Cérès se demandait souvent ce qui avait bien pu traverser l’esprit de sa mère à sa naissance mais ainsi vont les choses après tout. Elle ne put rebondir sur le lieu de naissance de sa compagne avant de lancer machine sur la route et le chiot plein de ses propres songes semblait accepter avec nonchlanche sa nouvelle identité.

Ecoutant solennellement les mots d’Historia l’astérienne sur le temps de destination, elle risqua d’une main tremblante de remettre l’écharpe pour couvrir les oreilles de la petite créature sous sa garde. Leurs yeux se croisent brièvement dans un échange de regards simples et Cérès voulut noyer son angoisse dans la limpidité des mers paisibles contenues dans le regard de sa compagne d’infortune.

-Très bien, on y va. Comme vous le désirez pour les chewing-guns, ça aide pour le stress il paraît.

Enclenchant les premières vitesses, Cérès se mit en route dans sa petite voiture emplie des odeurs ordinaires de parfums et de liasses de papiers entassés dans le coffre dans les petites cases. Une certaine désolation se glissait doucement sous sa chair devant ses maisons qu’elle avait connue pleines mais désormais jettait leur solitude sur le pavé de la route comme un linge trop sale pour être gardé dans la cave. Elle pensait à l’explosion de son travail aux ministères, ce pauvre chiot sur les genoux de cette inconnue au nom désormais connu appuyait encore un peu plus sur l’angoisse sineuse de son existence. Soudain une question vient troubler le fil de ces questions et une silencieuse fierté balaie ses douleurs. Son anglais était bon au point où les locaux la prennent pour l’un d’entre eux et voici bien une chose à faire rosir son miniscule minois.

-Non absolument pas! Je suis immigrée, je viens d’Allemagne, Frankfurt pour être précise. Mais si vous pensiez ça…c’est que je suis devenue meilleure en anglais…

Avant qu’elle ne se perde dans des méandres de son discours, Historia lui indiqua une direction que Cérès prit un peu trop court ce qui fit glapir le petit chien d’une terreur certaine, cela restait un signe de sa remise en forme mais guère un très encourageant. Se garant prestement, les roues encore en diagonales, Cérès émergea de la voiture au même rythme qu’Historia et ses pas suivaient les siens dans la même tonalité pressée et intense. Son regard restait dardé sur la petite chose enveloppé dans son duvet et dans les bras visiblement entrainé de sa protectrice. La sécrétaire contemplait l’équipage avec des yeux entrainés à voir la détresse humaine et bestiale tandis qu’un lèger suspense se tenait sur ses épaules, Historia demandait de son regard limpide le résumé de sa découverte.

-Excusez moi… Alors j’ai trouvé ce jeune chiot…il y a approximativement 40 minutes. J’étais en pleine promenade quand j’ai entendu les glapissements et j’ai remarqué Buisson dans un buisson, d’ou le nom si je peux me le permettre, Historia la jeune femme qui le tient m’a aidé à dégager les ronces en les sectionnant. On lui a donné à manger et il semble bien se porter mais peut-être il a des parasites ? Je peux payer n’importe quel type de soin donc n’hésitez pas à faire ce que vous estimez nécessaire.

La femme fit un signe de son longiline visage avant de les guider vers un petit bureau où un homme sans âge ne tardit pas à faire une apparition simple et de sa voix tonitruante réclama le chiot pour lui donner des soins et passer des radios. Historia ne fit guère d’histoire en transmettant le chiot bien que celui-çi habitué à la douce chaleur des bras de la jeune femme ouvrit ses yeux dans un vain effort de rester auprès d’elles. On leur dit qu’il était bon d’attendre désormais dans cette petite pièce le temps qu’on indique quelles procédures étaient nécessaires.

-Vous pensez qu’on devra attendre longtemps ?

Le murmure de Cérès ne se fit pas longtemps après la fermeture de la porte sur les deux femmes laissées seule. L’urgence retombait doucement et ce contexte aseptisé endormait l’angoisse éternelle de Cérès.

-En tout cas, je ne peux que vous remercier pour votre aide. Je pourrai vous rembourser pour le temps perdu ici…je vous assure j’insiste votre prix sera le mien.
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Dim 30 Jan - 1:14

♫ Now playing
Lord of the Rings OST

[Milles excuses pour l'attente !]

Pendant que Cérès expose la situation, Historia garde le silence. Elle ne se contente que de quelques hochements de tête pour appuyer certains des propos de sa camarade fortuite. Son discours étant exhaustif, la joggeuse aux cheveux roses n’a pas grand-chose à rajouter. Son unique remarque se porte sur les yeux vitreux de Buisson.

« J’aiderai aussi aux soins. »

D’un regard, Historia fait comprendre à son accompagnatrice que ce n’est pas négociable. Bien que Cérès soit la première à avoir découvert ce pauvre petit être, elles ont toutes deux décidé de lui porter secours. Et puis Historia n’est pas dans le besoin. Elle n’est peut-être pas payée des mille et des cent mais son job lui rapporte suffisamment d’argent pour couvrir ses frais de vie et plus encore.

On les invite à attendre dans une pièce annexe, une salle d’attente fermée en réalité. Plutôt que de s’assoir, Historia décide de se placer à hauteur de la petite lucarne à travers laquelle se jettent quelques lumières urbaines. Face à la question de Cérès, elle se gratte la joue, pensive.

« Je ne sais pas. J’espère pas. »

Pour qui ne connaît pas vraiment la jeune femme, il serait facile de tirer des conclusions quelques peu hâtives. L’on pourrait croire qu’elle n’a aucune patience et qu’il lui tarde de quitter les lieux. Peut-être a-t-elle quelque chose de prévu ? Ou peut-être estime-t-elle avoir fait sa part des choses et que, par conséquent, elle n’a aucune raison de rester ici ? Il n’en est en réalité rien. La seule raison qui l’a poussée à prononcer ces quelques mots est son amour pour les environnements extérieurs et l’anxiété qu’elle ressent lorsqu’elle se retrouve cloitrée entre quatre murs. Loin d’être claustrophobe, l’idée de devoir rester ici, « enfermée », pendant une durée inestimée ne l’enchante guère. La joggeuse esquisse une petite grimace, tant bien à cette idée qu’aux propos de celle qui l’accompagne.

« Non, non… Rien du tout. J’ai décidé de vous aider parce que ce chiot en avait besoin, c’est tout. Je n’attends rien en retour, si ce n’est qu’il aille mieux. »

Elle n’est pas de ceux et celles qui agissent par intérêt, quoi que le bien de cet animal fasse partie des siens. Abandonnant la lucarne pour occuper le siège face à celui de Cérès, elle décide d’engager la conversation, ou plutôt de la continuer. Quoi de mieux pour faire passer le temps que d’en apprendre davantage sur quelqu’un ? D’autant plus que la jeune femme a réussi à piquer sa curiosité en évoquant ses origines.

« Je n’ai jamais eu la chance de voyager au-delà d’Astéria. C’est comment, par-delà les mers ? »

Elle ne connaît personne dans son entourage proche qui ait eu l’opportunité de se rendre sur d’autres continents. Sa connaissance sur le reste du monde, elle les tire uniquement de livres, d’enseignements scolaires, de rumeurs et de nouvelles issues des médias. Malheureusement, s’il y a du monde pour rapporter des faits divers plus ou moins inquiétants, il n’y a que trop peu de personnes pour lui dresser un paysage des territoires d’outre-mer. C’est surtout ça qui l’intéresse. Est-ce que l’environnement est semblable à celui d’Astéria ? Y a-t-il des différences conséquentes ? Le seul fait d’y penser a allumé une petite lueur au fond des yeux bleus de la jeune rêveuse, qui semble attendre la réponse avec un réel intérêt.
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