Tarantella, OP.23
Tu pollues la conversation du cercle d’un “Date dans une heure les amis :P Souhaitez-moi bonne chance !”. Tu sais qu’ils s’en foutent, tous autant qu’ils sont. Tous à part peut-être Bérangère. Mais Bérangère ne verra jamais ce message, pas avec son parpaing. Tu le sais et pourtant, ça ne t’empêche pas de faire la même chose à absolument tous tes rencards. “Cette fois c’est sûr, c’est le.la bon.ne.” Et oh ! À la surprise générale, ce n’est jamais le cas.
C’est le cas aujourd’hui encore. Il n’était pas aussi beau que sur les photos. Pas aussi intéressant que dans sa bio. À croire que Tinder est un ramassis de menteurs, étonnant. Vous avez pris un verre. Puis un deuxième. Tu as d’abord pensé à de la timidité ? Peut-être qu’il n’osait pas trop parler. Qu’il allait se dérider. Mais non. Il n’avait pas de conversation. Il était d’un ennui mortel. Tant de temps perdu pour ça. Et en plus c’est à toi de payer l’addition. Soupir d’agacement quand tu sors ta carte bleue. Puis signe de tête vers une table voisine à la tienne.
« Si elle a consommé quoi que ce soit, je paye pour elle. »
Tu rentres ton code. Tu fourres le reçu dans le fin fond de la poche de ton jeans. Puis tu t’approches de la dite table sur laquelle tu viens tapoter.
« Tu veux bien ne pas m’espionner cinq minutes ? » Lances-tu à Jade. « Tu as bien conscience d’être discrète à, environ, zéro pourcent non ? Parce que même sans te voir je sais que t’es là. »
Sans mauvais jeu de mots sur sa cécité évidemment.
« Oh mais ça alors, quelle surprise ! Priam ! »
Tu lui adresses un vaste sourire, de ceux qui veulent tout dire.
« Je ne m’attendais pas à te trouver là. »
Devant un air que tu supposes blasé, ou peut-être outré, tu continues.
« Vraiment ! Si j’avais su que tu avais un date dans cet établissement précis, je ne serais, mais alors vraiment, jamais venue t’importuner. »
C’est vrai. La raison de ta présence n’est due qu’à un très exceptionnel hasard. Tu as reçu un message de Priam, et ton text-to-speech t’a annoncé qu’il était sur le point d’avoir un (énième) rencard. Tout naturellement, tu as décidé de ne pas le localiser. Tu n’as de ce fait pas du tout repéré où le date allait avoir lieu et, tout aussi logiquement, tu n’as pas pris place à la table adjacente à la leur. Tu ne te doutais donc absolument pas que Priam était là, pas plus que lui ne t’a remarqué pendant tout l’échange – un échange que, ma foi, tu dois admettre avoir été fort peu intéressant.
« Alors, ce date ? T’en as pensé quoi ? »
À tâtons, tu cherches ton verre – manques de le renverser – et le termines. Tu recules ta chaise dans un grincement désagréable et tu te lèves, abandonnant là ta « lecture ». Tu n’attends pas que Priam ait commencé – ou même fini – d’exprimer son ressenti que tu te diriges vers ce que tu crois être la sortie de l’établissement. Tu es sûre que c’était sur la gauche, en tout cas…
Tarantella, OP.23
Air réprobateur sur le visage. Pas tout à fait de l’agacement. Plutôt de la lassitude. Tu sais qu’elle n’a pas besoin de voir pour le savoir. Tu sais aussi que ça l’amuse probablement. Elle a vraiment l’attitude de la petite sœur. De la cadette qui vient embêter ses aînés mais celle que l’on n’a jamais envie de disputer. Parce que ses intentions sont pures. Parce qu’elle est adorable. Irritante mais adorable. Et à bien y penser, elle te fait un peu penser à ta propre benjamine. À Thalia. Non Priam. Ta seule famille, c’est le cercle maintenant. Oublie les Davenport.
« C’est fou cette coïncidence ! Juste à côté de ma propre table en plus ! Qui l’eût-cru ? » Sourire dans la voix et ironie.
Tu ne sais pas si elle a demandé de l’aide à Divine pour te localiser ou si elle s’est débrouillée toute seule. Tu ne sais pas si elle est allée parler de ton rencard avec Bérangère avant de venir. Ça ne t’étonnerait pas tellement à vrai dire.
Épaules qui se haussent. Qu’est-ce que tu as pensé de ton date ? Pas grand chose de positif. Le feeling était là par message pourtant. Mais en vrai… Et bien en vrai non. En vrai, tu t’es juste retrouvé face à une coquille vide sans conversation. Tu n’es, certes, pas le plus intellectuel des hommes, mais si tu pouvais parler avec quelqu’un possédant un minimum de culture, tu en serais ravi. Sans parler de la tromperie qu’étaient ses photos.
« C’était… un fiasco. » Elle se lève, se dirige vers la sortie, tu la suis. « Déjà, il n’avait pas du tout la même tête que sur son profil. Je pense qu’il avait pas le même âge non plus. Il était censé avoir quarante piges, j’te jure qu’il en faisait quinze de plus. Et, tu me connais, ça me dérange pas particulièrement mais le mensonge… » Petite pensée à Sevket, tu aurais bien aimé avoir son pouvoir, juste pour cet instant. « Et il était bête… Mon dieu qu’il était bête… »
Tu te plains sans faire attention à savoir si elle t’écoute ou pas.
Tandis que tu pousses la porte de l’extérieur – après que l’on t’a redirigée au bon endroit –, tu hoches gravement la tête aux propos de ton lié.
« Tu sais Priam, les photos nous rendent souvent plus beaux que nous le sommes réellement… »
Silence. Dans le fond, l’on entendrait presque un toussotement.
« Et puis tu sais, y’a deux avantages à être avec quelqu’un de bête. »
Tu t’arrêtes brutalement pour faire volte-face, si bien que tu te retrouves presque nez à nez avec ton camarade.
« Petit un : tu peux le mener par le bout du nez. Petit deux : y’a de la marge de manœuvre. »
De cet échange nait, dans ton esprit agité, une idée que tu trouves incroyablement ingénieuse – et surtout très amusante, tu te dois de le concéder.
« Eh ! Je sais. Vu que les réseaux sociaux ça marche pas top, si on faisait le tour des bars ? Et j’en profiterais pour te donner quelques cours de drague. Alors, t’en penses quoi ? Allez dis oui ! »
C’est à se demander qui a réellement besoin de qui, ici…
Tarantella, OP.23
Tu ne prends pas la peine de la corriger sur sa trajectoire quand elle se trompe de côté pour sortir. Tu te dis qu’elle trouvera bien comme une grande. Ou alors qu’on le lui indiquera. Et c’est exactement ce qu’il se passe. Sourire adressé à cette bonne femme et son regard réprobateur sur toi. Probablement qu’elle te juge. Probablement qu’elle ronchonne intérieurement parce que tu n’as pas guidé Jade. Mais toi tu sais qu’elle n’a pas besoin de toi.
« Allons très chère, n’avez-vous pas envie de sourire un peu ? »
Et elle sourit.
Tu emboites le pas à la jeune femme, l’écoute parler. Et puis tu soupires.
« Jade. Quinze ans d’écart entre sa photo et le vrai gars. Je veux bien qu’on soit plus beau en photo qu’en vrai mais il y a des limites. Il était pas moche en plus mais, on aurait juste dit un autre mec. »
À pas grand-chose de lui demander ce qu’elle en sait de toute façon. Ce n’est pas nécessaire. Elle sait sans doute que tu le penses. C’est suffisant. Soudain, elle s’arrête et tu manques de la bousculer tant c’était inattendu, brutal. Un pas en arrière et les bras qui se croisent.
« Alors oui mais, tu sais, moi mener les gens par le bout du nez c’est vraiment ce que je déteste. »
C’est vraiment ton activité favorite. Et c’est littéralement ta capacité. C’est ce que tu fais de mieux.
Elle a l’air surexcitée par son idée, Jade. Toi, tu n’es pas certain que ça t’enchante plus que ça. Mais en même temps, tu as l’impression que ça lui ferait plaisir. Et tu es bien faible face à elle. Tu n’es pas vraiment capable de lui refuser quoi que ce soit. Pas si c’est sans danger. Tu soupires. Tu souris. Tu patpat le haut de son crâne.
« Bon bon, si ça te fait plaisir, allons-y. Mais y a intérêt à ce que tes conseils soient de qualité premium. »
Et là dessus, tu as quelques doutes.
« Si tu le dis ! »
Tu sens la main de Priam tapoter ta tête. Lui, étonnamment, a le droit à sa silhouette au beau milieu de l’obscurité. Un petit « avantage » que t’a conféré ton statut de liée à l’instar – tu le crois – de tous les autres. C’est ainsi que vous vous reconnaissez entre vous, avant même de vous voir. Néanmoins, pas besoin d'une forme illuminée pour sentir la perplexité de ton camarade.
« Bien sûr qu’ils le seront ! Tu sais d’où ils viennent ?! »
Tu pointe tes deux index dans ta direction.
« De bibi ! »
Tu l’entraînes dans ta marche cadencée. Comme d’habitude, tu ne sais pas où tu vas, mais tu y vas. Priam aura bien le réflexe de t’arrêter en apercevant la devanture d’un sympathique bar, oui ?
« Tu sais, moi dans ma jeunesse, je draguais comme pas deux. Je t’assure ! Une vraie tombeuse. Et le premier secret, que je t’offre généreusement, c’est… »
Tu agites tes index dans le vide, comme si tu frappais sur un tambour pour faire monter le suspense.
« … L’ignorance feinte ! Tu vois, le problème avec toi, c’est que tu t’investis trop dès le début. Tu veux forcément une conversation qui tient la route, pas un moment de blanc ; tu ne laisses pas le temps à la curiosité de faire son bout de chemin. Il faut savoir se faire désirer, mon cher Priam ! Ca se passe de mots, ces choses-là. »
Tu continues de marcher.
« On va où au fait ? »
Tarantella, OP.23
Jade te fait rire. Et Jade te désespère. Tu n’as pas certain de vouloir de ses conseils. Tu n’es pas sûr d’en avoir besoin. Après tout, tu te débrouilles très bien tout seul. Ce n’est pas parce qu’elle ne rencontre jamais tes conquêtes qu’elles n’existent pas. Parce qu’elles existent. Elles existent mais pour une nuit seulement. Pour quelques heures. Pas pour la vie. Tu n’es pas assez bien pour eux. Pas assez bien pour elles. Tu n’es jamais assez.
Poignard dans le cœur quand elle fait référence à sa jeunesse. Quand tu parles de la tienne, tu évoques un temps où tu avais son âge actuel. Tu te fais vieux Priam. Tu remarques l’écart qui se creuse entre toi et les gosses dans le début de la vingtaine. Entre toi et Jade. Toi et Divine. Tu as plus de similitude avec Bérangère et ça, ça veut tout dire. Bande de boomers.
Tu hausses un sourcil, sourire au moqueur qu’elle pourrait aisément entendre dans ta voix.
« Toi, une vraie tombeuse ? Merde, qu’est-ce qu’il t’es arrivé ? »
Et puis tu lèves les yeux au ciel. L’ignorance ? Mais, tu n’aimes pas ça toi. Tu n’aimes pas le vide. Tu n’aimes pas laissé de blanc. Tu veux tout savoir, tout de suite. Tu veux tout connaître de cette personne. Tu veux savoir si ça collerait entre vous. Tu n’as plus le temps. Tu es vieux.
« Bien sûr que j’veux une conversation qui tient la route ! Navré de ne pas avoir envie de m’investir pour rien sur le long terme. Alors que, si je mets le paquet directement, au moins je serai vite fixé sur la personne. »
Elle marche. Les mains dans les poches, tu marches à ses côtés.
« Je pensais que tu savais où on allait… Je te suis moi là. »
Jade, vingt-deux ans. Si tu es déjà vieille à cet âge-là, où diable est passée ta jeunesse ? Alors que la question naît d’une plaisanterie hasardeuse, tu te retrouves à repenser à certaines choses que ton esprit s’efforce de garder dissimulées dans un coin. Tes dons, dans un premier temps – ceux-là même qui te rendent plus fragile que tu ne l’es de base. Ceux-là même qui t’obligent à faire de nombreux allers-retours à l’hôpital – mais, eh, c’est aussi de ta faute. Et lui, dans un second temps. Lui, le sourire que tu lui imaginais – tout aussi abstrait que son visage –, sa voix, cette musique… Le crash.
« Ah… Si tu le dis. »
Tu as la voix de celle qui n’a écouté que d’une oreille (tu n’as pas du tout écouté). Comme ça ne te ressemble pas, tu tâches d’occuper l’espace de parole avant que Priam ne relève quoi que ce soit. Tu ne veux pas qu’il pose de questions. Les questions, c’est toi qui les pose.
« Bon, ok. Dès que tu verras un bar, ou quoi que ce soit du genre, tu me le dis et on y va. Et tu triches pas ok ? Je sais qu’y’en a dans le coin. »
Et si tu ne vois pas ton environnement, ta vision de liée, elle, te permettra de ne pas rater ton taquet derrière la tête de Priam s'il se fout de toi.
Tarantella, OP.23
« De quelle vieillesse tu me parles ? J’ai onze piges de plus que toi et j’suis toujours jeune. »
C’est beau de s’en convaincre. Mais rien que le fait de prononcer le mot “piges” veut tout dire. Tu hausses les épaules. Bon. Peu importe. Tu es jeune, dans ta tête, c’est déjà ça. Et elle c’est juste une minus.
Tu en viens à faire un monologue sur pourquoi tu veux tout connaître de la personne. Sur pourquoi tu veux mettre toutes les chances de ton côté. Aussi, pourquoi l’ignorance feinte qu’elle décrit est un concept que tu n’aimes pas. Tu lui expliques. Tu réponds à ce qu’elle te dit. Parce que, finalement, c’est ça une conversation. Quelqu’un parle. L’autre écoute, puis répond. Et vice versa. Mais là non. Jade décide, visiblement, qu’elle n’a pas besoin de savoir ce que tu racontes. Ça s’entend dans sa voix. Tu es certain que si tu lui demandes, là maintenant, de répéter ce que tu viens de dire, ne serait-ce que les grandes lignes, le concept, elle serait bien incapable de le faire. Soupir qui échappe tes lèvres. Tu n’es même pas agacé. Pas surpris non plus. Mais quand même, elle pourrait faire un effort. C’est important, la recherche de ton âme sœur ! Tu es tellement focalisé sur toi même que tu ne remarques pas que ce n’est pas son comportement normal.
Moue sur les lèvres quand tu lui passes devant à la recherche dudit bar. Si c’était n’importe qui d’autre, tu la planterais sans doute là. Tu partirais en la laissant au milieu du trottoir. Comme un fourbe. Comme un connard. Tu partirais pour avoir la paix. Parce que tu sais que ses conseils ne te seront d’aucune utilité. Mais c’est Jade. Elle a ce passe-droit que seul le reste du cercle possède aussi. Toi, tu es heureux quand eux le sont. Et tu sais qu’ils ne le sont pas tous.
« Tiens là, un bar. »
Tu t’arrêtes devant le bâtiment. Ce n’est pas le genre d’établissement que tu fréquentes. Pas assez branché bobo à ton goût. Le genre d’endroit qui ne propose pas de cocktails fancy. Et certainement pas là où tu irais chercher ton/ta promis.e. Tu t’es simplement arrêté devant le premier que tu as vu. Parce que c’est ce qu’elle voulait non ?
« T’es sûre que tu veux aller là… ? Ça a l'air d’être juste un vieux PMU. » Fais-tu remarquer non sans grimacer.
« Hmmm… »
Grosse, très grosse hésitation.
« Tu sais quoi ? Qui ne tente rien n’a rien ! Ça se trouve, tu vas grave trouver basket à ton pied là-dedans. »
Le pire dans l’histoire c’est que tu en es fermement convaincue. Tu n’as jamais rencontré ton âme sœur – du moins, pas le type que cherche Priam – mais tu sais aussi que les meilleures rencontres se font là où on ne les attend pas.
Tu repenses encore à lui. À votre malheureuse rencontre dans la file d’un kébab miteux de là où tu vivais autrefois. Ça te semble si loin… Une autre vie, même.
« Bon, tu veux devenir portier ou trouver l’amour ? Vas-y ! »
Tu rates son dos et lui pousses le bras à la place. L’intention, au moins, y est ! Dès lors que vous franchissez la porte, une forte odeur de tabac et d’alcool t’emplit les narines. La désagréable effluve est néanmoins contrebalancée par cette musique jazz qui, tu t’en rends aussitôt compte, ne provient pas d’enceintes mais bel et bien d’un groupe qui joue en direct.
« Bah tu vois, ça a l’air cool ? On s’installe ? »
Tarantella, OP.23
Tu plisses le nez. Alors, elle veut vraiment rentrer là-dedans ? D’accord, l’amour frappe quand on ne s’y attend pas mais là… Tu ne cherches pas à rencontrer un.e ivrogne. Et la cigarette est un gros red flag pour toi. Comment quelqu’un pourrait être digne de toi s’il ne prend pas soin de sa santé comme ça ? Jade ne te laisse, celà-dit, pas le choix. Elle te pousse le bras pour que tu entres. Tu soupçonnes qu’elle a manqué ton dos mais n’en fait pas la remarque. Toi, tu grognes. Un bruit presque inaudible mais pas moins présent. Tu sais que tu ne trouveras rien ici. Pourtant, tu ne sais rien lui refuser. Cette gamine aura ta peau.
Le mélange d’odeurs de tabac et d’alcool te donne presque la nausée tant c’est désagréable. Ils n’avaient pas interdit de fumer dans les lieux publics clos ? Tu sondes la pièce d’un regard las. Toi, tu vois surtout des vieux avachis sur le comptoir avec un verre de pinard dans la main depuis neuf heures ce matin. Cependant, il y a ce groupe qui joue. Ils ne sont pas spécialement mauvais. Tu arrives à entendre assez aisément les rares fausses notes mais rien d'insupportable pour tes oreilles.
« Ouais… Viens. »
Une main bienveillante dans le dos de Jade, tu la pousses jusqu’à une table non loin. Elle est vieille, ça se voit. Il y a des gravures, sans doute faites au canif, des taches de café, des dessins au posca. Tu poses tes coudes sur celle-ci, joins tes mains.
« Et maintenant quoi professeure Asturias ? »
« Et maintenant, on va commander quelque chose à boire. On se met en situation, et on avise. »
On ne dirait pas comme ça mais c’est que tu as réellement envie de l’aider, ce pauvre Priam. Tu aimes bien le taquiner mais dans le fond, tu aimerais bien qu’il trouve enfin ce qu’il cherche. Il a besoin d’une moitié, il a le droit au bonheur et rien ne te ferait plus plaisir que de le sentir enfin épanoui. Il a besoin d’être complet. Pour le bien du cercle sept.
Les boissons choisies, tu tentes de couvrir le brouhaha environnant tout en gardant un ton suffisamment réservé. Spoiler : c'est un peu difficile.
« Bon, parlons sérieusement. C’est quoi, la personne de tes rêves ? Disons… La plus abordable, hein. »
Tu as vaguement l’impression de parler d’une chemise ou d’une paire de chaussures mais, eh… En amour aussi, il faut savoir être réaliste.