Invité
Invité
(transphobie; manipulation émotionnelle; incendie criminel)
Tu te lèves toujours tôt, un héritage de la vie à la ferme. Tu aimes bien être matinal, profiter d'une journée qui, commençant à peine, n'est encore rien qu'à toi. Un bol de café à la main, une couverture jetée sur les épaules, tu regardes assis sur les marches de la cour la brume qui hulule dans les champs.
Patience t'attend. Elle ne s'offusque plus de l'odeur de café qui imprègne tes mains parce qu'elle sait que ces même mains lui offriront une carotte ou une pomme si elle se laisse seller. Mais avant ça tu la panses longtemps, c'est votre rituel à tous les deux qui vous aide à vous retrouver le matin. Étrillage, bouchonnage, brossage. Un moment précieux, long et doux, volé aux journées ahuries de Polaris.
Souvent tu repenses à ton enfance à Parsnip Town. Tu es venu ici en suivant Liz, tu la connais depuis ta nuit des temps. Elle voulait étudier «à la capitale». Toi, les études, ça n'a jamais été ton truc, tu as arrêté une fois ton diplôme du secondaire en poche pour aider ton père dans les vergers. Tu aurais pu rester là-bas mais voilà, Liz est la meneuse et toi le suiveur, tu l'admirais tellement. Elle s'est inscrite à l'université et toi à l'école de police.
Tu es un agent et un collègue apprécié, «un bon gars de la campagne». Les pieds sur terre et la tête sur les épaules, solide, sérieux et calme, une intelligence pratique et une aisance naturelle avec les gens. Parce que tu sais monter à cheval et que tu connais le nom des arbres (ce qui, au milieu de tout ce verre et ce béton, passe pour une forme obscure de magie païenne), tes supérieurs t'ont rapidement proposé de rejoindre la garde montée, celle qui patrouille les parcs et la périphérie.
Patience et toi arrivez vite à la hêtraie cathédrale. C'est le nom qu'on donne à ce coin de la forêt des Astrales, reboisé au dix-huitième siècle avec des hêtres dont le bois était destiné à la chauffe ou l'ébénisterie. Les arbres ont poussé droit et haut, leurs cimes tissent un toit de verdure et de silence. C'est sombre, paisible, sonore. À cette époque de l'année, vers mi-avril, le feuillage est rare et la lumière pleut à flots: les pervenches gorgées de soleil dessinent un tapis mauve et odorant où le promeneur silencieux peut apercevoir l'éclat roux d'un renard en goguette, l'éclat froid d'une couleuvre aux yeux d'or, l'éclat bleu d'un corbeau noir.
(ici, pour un instant fragile, tu peux oublier la honte)
– Et vous m’avez dit être dans la police montée?
– Euh, ouais, c’est exact.
– C’est intéressant, non? Par rapport à ce qui vous amène… Ce choix d’un métier très masculin, très viril, être en bonne condition physique, manier une arme, défendre la veuve et l'orphelin, faire régner l’ordre et la justice… Et puis l’équitation, c’est pas anodin ça. Le cheval robuste, l’étalon fougueux, c’est aussi un symbole très mâle. Cette maîtrise que vous avez sur votre cheval, c’est celle que vous aimeriez avoir sur votre propre masculinité qui vous échappe.
– Ah…
Tu es assis à la table de la cuisine. Dans tes mains une pomme, un économe, tu épluches le fruit en longs rubans. Tu parles, d’un ton chaud et insouciant, tu lui racontes ta journée pendant que le soleil se couche sur la forêt des Astrales qu’on peut apercevoir par la fenêtre, sur les champs vert et or qui ondulent autour de votre maison basse et trapue comme le sont les corps de ferme. Le soleil se couche sur vous, sur la grange au fond de la cour, sa lumière marmelade éclabousse tes mains qui s’activent, la table en bois, les tommettes.
Tu lui racontes ta journée et l’odeur sucrée des reinettes te coule sur les doigts.
Tu lui racontes ta journée en la regardant préparer le repas, ses cheveux réunis en queue-de-cheval balaient le bas de sa nuque quand elle bouge. C’est une soirée tiède et paisible, l’air embaume dans la cuisine de cette maison où vous vivez ensemble. Tout est bien.
Parce qu’elle te tourne le dos, tu ne vois pas l’agacement déformer ses traits.
– Lucian.
Sa voix s’abat comme un couteau, froide et aiguisée.
– … Liz?
– Est-ce que tu me trompes avec la lieutenant Ashcroft?
Tu es tellement stupéfait que tu ne sais pas quoi dire. Les épaules d’Elizabeth se crispent, elle repose la cuillère en bois avec brusquerie et sort de la cuisine en courant presque.
– Liz!
Tu te jettes à sa poursuite, elle sanglote dans le couloir visage entre les mains, crie quand tu tends la tienne.
– Ne me touche pas!
– Mais enfin, Lizzie, qu’est-ce que tu…
– Tu l’aimes, hein? Tu n’as que son nom à la bouche, tout le temps, tous les soirs, la lieutenant Ashcroft par-ci, la lieutenant Ashcroft par-là…
Ses mots te pétrifient.
Tout à coup elle se jette dans tes bras, s’agrippe à toi avec l’énergie du désespoir.
– Ne me quitte pas, Lucian! Je pensais que tu m’aimais, j’ai tout abandonné pour toi, qu’est-ce que je vais faire si tu me quittes?
Tu ne sais pas quoi faire pour qu'elle se calme. Tu n'as jamais su. Quand elle fait une crise (elle a les nerfs fragiles, elle fait une dépression, elle a ses règles, elle a eu une mauvaise journée, elle est fatiguée, elle doit tout faire dans cette maison), rien de ce que tu peux dire ne convient jamais.
Alors tu dis la vérité.
Tu lui dis la vérité parce que tu l’aimes, parce qu’elle est la femme de ta vie, d’ailleurs elle t’a toujours encouragé à tout lui confier, une relation saine repose sur la communication et l’honnêteté. Et tu espères que les dire à voix haute allègeront ces questions qui te pèsent sur la poitrine comme un esprit malin.
– … Lucian, qu'est-ce que tu racontes?
Tu lui dis la vérité alors que toi-même tu ne la comprend pas, alors que tu ne comprends rien à ce qui se passe, alors que tu ne veux pas comprendre.
– Tu en as parlé à quelqu'un d'autre? Non? Tu as eu raison. Imagine si c'était amené à se savoir, tu imagines comment nos familles réagiraient? Nos amis? Tes collègues?
Tu pourrais pleurer.
Tu as si peur de la perdre,
de la faire fuir,
de la dégoûter,
de lui faire honte.
(je te fais honte?)
Mais Elizabeth est là pour toi, comme toi tu es là pour elle. Elle t'aime, elle te le répète encore et encore et encore. Elle te dit qu'elle te soutient, qu'elle va t'aider à t'en sortir, qu'il faut que tu lui dises tout à elle et aux autres rien parce que personne ne te comprends comme elle te comprend, parce qu'elle t'aime, parce qu'elle te dit qu'elle t'aime, parce qu'elle te dit
que personne d'autre qu'elle ne pourra t'aimer,
JAMAIS.
Les crises sont plus fréquentes.
Les crises se font violentes.
(j'ai peur)
Lizzie va mal, c'est tout.
C'est ta faute, aussi.
Si tu n'étais pas comme ça.
Si tu n'étais pas moi,
tout irait mieux.
Tu as tout gâché.
Tu es dégoûtant.
Tu fais honte.
(une robe qu'elle pensait perdue, cachée dans le foin)
Et Elizabeth hurle.
– Lizzie, qu'est-ce que tu… Arrêtes!
– Tout ça c'est de ta faute. Tu… T'es un pervers, un monstre. Tu me fais honte, alors que je t'aime tant, alors que je t'aime malgré tout, que je suis restée malgré tout, comment tu peux me faire ça à moi, à nous…
– Lizzie, je t'en prie, je t'en supplie, mon amour, je…
Tout part en fumée.
(QU'EST-IL ARRIVÉ À LA GRANGE?)
Le 17 juillet 2022, par décision du tribunal de Polaris, Elizabeth Shannon James est condamnée à quinze ans de réclusion criminelle pour destruction volontaire d'un bien par l'effet d'un incendie ayant entraîné pour autrui une incapacité totale de travail pendant huit jours au plus.
(tu te demandes si tu réussiras un jour à chasser de ta langue le goût de la cendre)
Oui. (le ciel était clair là-bas, loin des lumières et de la pollution, tu as appris le nom des constellations pour trouver ton chemin la nuit)
Croyez-vous au destin?
Je crois que je ne préfère pas.
(c'est moi ta destinée?)
Une créature vous guette;
que faites-vous?
Ne pas rester immobile ni à découvert, courir en zigzag, se réfugier en hauteur. (et contre les hommes, que faire?)
Êtes-vous redevable?
Plus jamais.
( L A G R A N G E ? )
through the darkness of future past
the magician longs to see
one chants out between two worlds
fire walk with me
OK, je l'aime déjà beaucoup !
Et l'esthétique de la fiche, bon sang.
Et l'esthétique de la fiche, bon sang.
Cette fiche est incroyable
Juste... Incroyable !
Juste... Incroyable !
Rebienvenue avec ce nouveau personnage!
Et omg oui, l'esthétique de la fiche
Et omg oui, l'esthétique de la fiche
violence immédiate, mon seul héritage sur cette terre
(ok tu t'es tellement surpassé pour cette fiche elle est absolument incroyable)
(je n'ai réellement pas les mots)
(+ les barres de stat hehehe)
(ok tu t'es tellement surpassé pour cette fiche elle est absolument incroyable)
(je n'ai réellement pas les mots)
(+ les barres de stat hehehe)
le feu.
rebienvenue
www . Se recenser (Obligatoire)
www . Fiche de liens (facultatif)
www . Rp avec un pnj (Lancer un rp avec une étoile)
www . Je veux rp ! (Annuaire des rps libres et autres)
Et surtout, n'oubliez pas de tenir votre profil à jour et de le remplir un maximum !