Re: EXPLOSION DE BÉTELGEUSE

Inscription : 17/12/2021

L’explosion soudaine me vrille les tympans, amplifiée par mon pouvoir, et je me recroqueville brusquement sur moi-même. Autour de moi, les cavaliers s’interrogent et hurlent, à l’instar des chevaux qui se cabrent, paniquent, s’emballent. Tous ces bruits s’amalgament sur un fond sonore similaire à des casseroles que l’on frapperait avec une louche en acier. Je prends ma tête entre mes mains et tente de reprendre le contrôle.

La cacophonie se resserre, comme si tous les bruits se retrouvaient soudainement enfermés dans une petite boîte.
Ça siffle.
Puis plus un son.

Certaines montures disparaissent dans la nature. Ad Vitam Aeternam ne fait pas exception à la règle : ses rênes lacèrent mes doigts tandis qu’elle échappe à mon contrôle. J’ai beau tenir à cette jument, je n’y fais pas vraiment attention. Non, mon regard est désormais focalisé sur cette boule de lumière qui grossit, grossit, grossit... depuis le centre de Polaris sans s’interrompre.

Le spectacle de la ville engloutie par cette sphère aveuglante serait presque grandiose si seulement il ne signifiait pas la disparition de toute chose.

Je comprends à la vitesse à laquelle le dôme lumineux progresse que je n’ai que peu de temps. Que je ne pourrais pas appeler ma famille, la revoir une dernière fois. C’est trop tard.

Pas le temps de me repentir.
Pas le temps de demander pardon.
Pas le temps de me tourner vers une autre voie.
Pas le temps de devenir une cavalière digne de ce nom.
Pas le temps de remercier Iorek pour m’avoir couvée.
Pas le temps de recontacter Isak et le féliciter pour sa première année sans drogues.
Pas le temps de finaliser mon morceau avec Odette.
Pas le temps de dire à Gentiana que je l’aime et que je veux tenter quelque chose avec elle.
Pas le temps de trouver le meurtrier de ma sœur.

Ma sœur. C’est en repensant à elle que mon cœur paniqué se calme.

Je ne pensais pas la revoir de sitôt. Je ne pensais pas la revoir de sitôt, et tout à coup, ça me fait plaisir. Parce que je sais qu’elle sera là à mon arrivée, à m’attendre comme à la gare.
Je sais qu’elle aura chauffé la place, et que j'aurai droit à un foyer douillet.
On pourra alors rattraper le temps perdu. Manger à foison, regarder autant de films que l’on voudra.
Et je sais qu’elle ne m’en voudra pas pour mes erreurs car, merveilleuse grande sœur qu’elle est, elle se contentera de la meilleure part de moi sans rien demander en échange.

J'ai hâte de te revoir, Karel.

Inscription : 07/03/2022

oh Divine, ma Divine...

jeune et égoïste Divine, indépendante et froide Divine,
vulnérable et blessée Divine.

c'est injuste, n'est-ce pas ? juste quand tu étais prête à accepter une famille, tout se termine. juste quand tu avais voulu tendre la main à Fauve, il s'était volatilisé. juste quand tu avais envie de dire à ton Cercle que tu seras là pour eux,
vous partez tous, dans un grand éclair lumineux,

tu ne l'avais pas prédit, celui-là.

tu n'avais pas non plus prédit que tu les aimerais tant.
tu ne savais pas, au moment où le temps s'arrête, que ton cœur se figerai ainsi, et resterait serré à jamais en pensant à eux. Ruvik. Bérangère. Fauve. Yumi. Jade. Lyon. Sevket. Priam.

tu les aimais, et tu n'as jamais pu leur dire. mais tu ne penseras plus jamais qu'à eux, et c'est peut-être le plus beau cadeau que tu puisses leur faire, cette unique larme gelée à tout jamais avant même d'atteindre ta joue.

Inscription : 13/06/2021

TW : suicide.

L’air est toujours humide. Le ciel, toujours pluvieux. La fenêtre de sa chambre grande ouverte, laissant entrer quelques gouttes de pluie à l’intérieur.
Et Eliwen, il surplombe l’allée en contre-bas. Mais il ne regarde pas en bas. Il a le regard fixé au loin.
La musique résonne dans ses oreilles.

We're talking away
I don't know what I'm to say
I'll say it anyway
Today's another day to find you
Shying away
I'll be coming for your love, OK?

Et puis, il y a le tremblement. Eliwen chavire, manque de tomber plusieurs mètres plus bas. Il se rattrape in-extremis. Il se rattrape in-extremis ? Il n’a pas détourné son regard ; mais, si avant il voyait des immeubles à perte de vue, il n’y a désormais plus qu’une aveuglante lumière.
Qui s’approche.
Et qui s’approche.

So needless to say
I'm odds and ends
But I'll be stumbling anyway
Slowly learning that life is OK
Say after me
It's no better to be safe than sorry

Ironique est cette Apocalypse, qui vient le chercher au moment où il avait décidé d’aller la chercher. Un fruit du destin, un geste de hasard ? Il ne l’a observée qu’une fraction de secondes, mais la lumière a déjà brûlé l’intérieur de ses rétines. Et Eliwen se laisse tomber. S’il avait pu voir, sans doute qu’il aurait été effrayé. Mais, la chute ne lui fait pas peur ; parce qu’il est rattrapé par l’onde. A peine l’effleure-t’il, qu’ils ne forment plus qu’un.

Mon seul regret est de ne vous avoir jamais dit à quel point vous comptiez pour moi...

Et il n'y a plus rien.

Take on me
Take me on
Take on me
I'll be gone
In a day or two

Inscription : 07/08/2021

Allongée sur ton lit, Ofelia, tu regardes le plafond. À côté de ton oreille, tu tiens un dictaphone. Il n'est pas vieux. Mais il est déjà usé. Ça se voit. Tu l’as utilisé encore, et encore, et encore. Tu as rembobiné cent fois le contenu. Tu connaîs chaque mot, chaque tournure de phrase, chaque pause, chaque respiration. Tu connaîs le message de Leto par coeur. Son dernier message. Les dernières paroles qu’elle t’a adressées. Je t’aime.

L’explosion te fait tourner la tête vers ta fenêtre. Tu ne sursautes pas. Tu sais déjà. Tu l’as senti. Orion. C’est sa lumière. Belle. Douce. Sa lumière qui anéantit tout sur son passage. Sa lumière salvatrice. Sa lumière que tu aimes tant. Tu n’as pas peur. Tu vas mourir. Tu sais que tu vas mourir. Là. Ici. Maintenant. D’une seconde à l’autre. Engloutie par ton étoile. Mais tu n’as pas peur. Tu es heureuse Ofelia. Tu es heureuse de rejoindre Leto. Tu as hâte de la retrouver. De lui montrer, avec ton air effronté, que tu ne lui as pas obéi. Que tu ne l’as pas oubliée. Que tu n’as même pas essayé. Tu veux lui montrer ce qu’un “nous” pourrait donner. Tu n’as pas peur parce que tu sais qu’elle t’attend, tu sais que tu ne seras pas seule. Tu n’as pas peur parce que d’une certaine façon, Orion t’accompagne. Il est avec toi, dans la mort. Il sera toujours avec toi. Peut-être qu’il ne sait pas ce que c’est d’aimer. Que d’être aimé. Et pourtant, il l’était.

Tu meurs, un sourire sur les lèvres. Je t’aime, j'arrive.

Inscription : 05/02/2022

Capri, tu étais perdu depuis longtemps, longtemps avant le grand éclair qui a déchiré le ciel astérien.

Capri, as-tu jamais été toi-même ? as-tu eu le temps, dans la grande fuite en avant de ta vie ? tu n'es rien qu'un petit tas de dettes et de mensonges mal construits, dans le fond. et tu n'étais plus que l'ombre de toi même, le 15 août.

tu n'as jamais retrouvé Vulcain.
tu n'as jamais rien su.
mais est-ce que tu voulais vraiment savoir ?

tu meurs ignorant, mais tu ne meurs pourtant pas heureux.
tu as simplement lâché un soupir de soulagement, mais était-ce car tu as senti le repos de ta disparition imminente approcher, ou tout bêtement car tu sentais tout ce que tu es se dissoudre dans l'eau bouillante du bain ? ta peau brûle et rougit, elle te démange si fort, et la vapeur te fait suer.

tu es seul,
et tu ne sais rien.

c'est de ta faute, non ? ou de la mienne.

Inscription : 20/11/2021

Aussi étrange que ça puisse paraître, je suis pas idiot.
Naïf. Excentrique. Un peu illuminé, trop plein d'énergie, jamais je me tais et jamais je m'arrête, vous connaissez, vous avez cerné le personnage je pense.
Si c'est pas le cas, c'est pas mon problème.

Il reste que je suis pas totalement stupide. Du coup quand la lumière explose, même à moi il me faut pas longtemps pour comprendre. Pas besoin d'être un génie pour deviner que c'est la fin.

Je pensais pas mourir comme ça. Ma mère a toujours dit qu'à force de faire des conneries je mourrai avant d'avoir vingt-cinq ans.
Elle avait raison, mais pas pour les raisons qu'elle imagine.
J'aurais bien aimé la voir une dernière fois. Lui dire que je l'aime. C'est pas toujours facile entre nous deux, on a nos différents. On se ressemble beaucoup, c'est peut-être pour ça qu'on a du mal à se comprendre, parfois.
J'espère que j'ai été un bon fils.
J'espère qu'elle aura été fière de moi, au moins un peu. J'espère qu'elle a compris que je l'aime.

Est-ce que je regrette d'être venu, est-ce que je regrette d'avoir volé vers ma mort, sans le vouloir ? Est-ce que j'aurais changé les choses, fait demi-tour à l'aéroport, si j'avais su ?

Si j'avais su que ça se terminerait en explosion de lumière ?

Je pense que je serais venu quand même.
Juste pour tous ceux que j'ai rencontré.
Pour le Cercle, ces amis que j'aime comme ma propre famille - mon étrange, éclectique famille. Pour tous ces moments partagés avec eux, que je ne changerai pour rien au monde.

Je ressens une pointe de tristesse, bien sûr. J'avais encore envie de faire tellement de choses, voir tellement de monde, découvrir tout ce qui était possible et imaginable.

On dirait bien que j'aurai pas cette chance.

Bah.

Je me serai bien amusé, au moins.

Ymir ? Chatoune ? Je pense que ça va couper. Je t'aime plus que tout, tu sais ? Plus que tout au monde. Je raccroche. À tantôt.

Et c'est le silence.

Inscription : 05/11/2021

C’est un douze, ou peut-être un treize août pluvieux. Historia revient en ville en compagnie de Lorelei, accueillie par un soleil levant. Elle est en vie et plutôt en bonnes conditions compte tenu de ce qu’il s’est passé cette nuit-là. Elle rentre, épuisée par ses mésaventures près du lac, et espère que le bon bain qu’elle prend saura lui apporter un peu de réconfort.

Peine perdue.

Les jours qui suivent sont étranges. La jeune Maître-Chien agit comme si rien n’avait jamais eu lieu mais elle n’arrive pas à se débarrasser de cette oppressante sensation que quelque chose va arriver. Un sixième sens qu’elle semble partager avec ses compagnons canins, mystérieusement agités. C’est trop facile, se dit-elle. La forêt, le lac, Abysse...

Quant à son cercle et à son étoile… Elle a le droit à quelques nouvelles, à la fois réconfortantes – car elle n’a pas rêvé tout ça – et peu rassurantes. Eux-aussi se sont mystérieusement éveillés au beau milieu de nulle part. Ils ont croisé le chemin de leur Étoile, blessée. À contrecœur, il lui a fallu narrer la mort de Garence, leur dernier lié, tué sous ses yeux. Du reste, ils n’ont aucune idée du pourquoi du comment. Cette nuit est, demeure et restera un mystère commun à toutes et à tous.

Quinze août. Alors qu’elle est sur une affaire dans le quartier des CDC, une déflagration retentit, si puissante qu’elle en fait vibrer tout l’immeuble dans lequel elle est en train d’enquêter. Un éclat de vitre blesse un de ses chiens qui panique. Elle tente de le calmer mais aussitôt son centre de gravité bascule.

Le bâtiment s’effondre.

Des débris ou de l’arc lumineux, on ignore ce qui viendra réellement à bout de la jeune femme. D’ailleurs, personne n’aura jamais l’occasion d’enquêter à ce sujet car tout Polaris subira le même sort – ou presque.

Finalement, Historia Vaesvarsis mourra comme elle a vécu : dans la discrétion la plus totale, entourée de ses plus fidèles compagnons. Et c'est sans doute mieux ainsi.

Inscription : 20/11/2021

Les jambes entrecroisées, elle est assise sur le vieux plancher de bois de son appartement. Eunoia contemple le mur couleur crème devant elle. De l'autre côté du mur, il y a la face visible du tableau. Le tableau sur lequel elle a peint sa soeur morte.

Elle fait tourner la bague, sa bague, autour de son doigt et elle ferme les yeux. Dans l'obscurité, elle cherche Devona. Son esprit veut basculer de l'autre côté. C'est plus difficile depuis quelque temps. Ses pensées sont agitées. Ruben, qui n'est plus le même depuis quelques temps. Le grand corbeau aux yeux rubis. La statuette de poisson. La forêt qui semblait la rejeter.

Est-ce que c'est Astéria qui l'éloigne de sa soeur? Ou est-ce que c'est parce que sa vie ne tourne plus autour de sa perte? Eunoia se concentre, plus fort, alors que ses pensées se bousculent.

Jusqu'à cet instant flottant,
où tout s'effondre,
et ce vacarme s'arrête soudainement
et son visage t'apparaît

Je n'aurais pas cru
que l'autre-côté
était si lumineux.

Inscription : 16/11/2021

tu n'es pas seul, Yuzu Usuba, dans cette chambre d'hôpital. tu n'es jamais vraiment seul, quand tu ne peux pas marcher, et que tu subis tous les besoins primitifs de ton corps blessé mais pourtant bien vivant.
sauvé.

comment tu en es arrivé là ?

pendant de longues minutes, trempé, te vidant de ton sang, frigorifié dans ce champ, tu ne te sentais pas seul,
tu croyais ne plus être seul, avec Grenat, oui, il a enfin dit son nom, sa tignasse rousse restant la dernière chose que tu as vu, avant de perdre connaissance.

et puis il y a tout le blanc de l'hôpital.
les murs blancs, les draps blancs, le lit blanc, le sol blanc, les néons blancs, les mots d'encouragement stériles, et les discours anesthésiés du corps médical. les compresses propres, le linge qui sent presque trop bon, et les plis du pyjama trop bien repassé.

Yuzu, tu as tout fait pour ne plus jamais être seul.
tu as fait de ton mieux, je te le jure.

cet après-midi, le quinze août, tu as réussi à obtenir des infirmières ton téléphone.
tu fixes le répertoire. qui appeler ? Monsieur Wallace ne t'as jamais répondu. tu ne connais pas le numéro de Monsieur Nadjélikha. ni celui de Mademoiselle Lamouroux, ou de Monsieur Valdmaar. et puis, tu aurais peur de les déranger, tous.

tu fixes le numéro de la maison familiale, de l'autre côté de la mer.
tu n'aurais jamais osé, avant, mais tu ne veux plus jamais être seul, c'est si douloureux.

comme pour t'encourager, le ciel s'illumine quand tu appuies sur le bouton pour composer le numéro des tiens.

merci d'avoir apprécié Yuzu.

Inscription : 21/10/2021

Hazel regrette d'avoir rejoint ce bunker. A choisir, il aurait préféré que tout s'arrête chez eux, dans un endroit peut-être un peu plus accueillant, peut-être un peu plus chaleureux. Nori a insisté pour se terrer dans ce trou, et Hazel n'a rien su lui refuser. C'est un homme brisé, perdu, un fantôme de lui-même, et sa fille, trop sérieuse pour son âge, consciente de la fin qui les guette, que Hazel emmène à l'un des bunkers abandonnés d'Aether Labs, au beau milieu de la campagne.

Quand la vague de lumière déferle sur le pays, il est assis, il tient sa fille contre lui. Regarde ses yeux; ses yeux rouges qui lui ont toujours rappelé les yeux vides de Zalera, de Samson. Il caresse sa joue, chasse quelques mèches brunes de son front et ses pensées dévient naturellement vers Athéleïs. Athéleïs dont il ne regrette pas l'assassinat, quand bien même cela aurait pu être évité si Zalera ne l'avait jamais recruté en premier lieu. Il est devenu incontrôlable, avait-elle dit, c'est une menace. Elle avait ordonné de le tuer, et puis elle avait dit que les chasseurs n'avaient plus lieu d'être, qu'il n'y avait plus rien, qu'ils pouvaient tous repartir chacun de leur côté. Hazel avait salué Benjamin Baldwin d'un hochement de la tête avant de tourner les talons et de partir sans se retourner. A quoi bon ?

Les yeux de sa fille lui rappellent immanquablement ceux de son père adoptif.
Que devient-il ?
Que devient Abysse ?
Il la serre contre lui, conscient qu'ils ne reverront plus jamais la vraie lumière du jour. Ils n'ont que le temps de se dire adieu.

Inscription : 28/02/2022

Il tient le téléphone portable d'une main tremblante contre son oreille, les premières larmes de sa vie roulent contre ses joues - incapables d'être retenues, incontrôlables, des larmes de stupeur. Yumi, le vrai Yumi, certain d'être lui-même et certain d'être terrifié, hoquète au téléphone.

Ne me laisse pas, il suffoque, sanglote, répète une litanie, les mêmes mots en boucle en espérant que ça puisse changer quelque chose, quoi que ce soit. Ne me laisse pas, je t'en supplie, il chuchote, paniqué.

La vague avance, un déluge inarrêtable, et il sent les liens se rompre comme les cordes d'un violon, un à un. La panique fait gonfler son cœur, il a l'impression que ce sera ça qui le tuera.

Ca ne va pas me tuer, Ruvik, je t'en supplie, je ne veux pas être tout seul, je t'aime tellement, les mots se bousculent et trébuchent les uns sur les autres et la lumière l'entoure, le traverse violemment,

Le silence se fait.
Il vit, son cœur battant à tout rompre.

Inscription : 17/07/2021

Le canon de son arme contre la tempe de Samson qui l'observe des larmes plein les yeux. Ses joues sont humides mais elle ne lui fera pas l'affront de sangloter.

Ils savaient que ça finirait comme ça.

* Tu sais pourquoi je le fais. Tu sais qu'il est encore là, en toi, et qu'on ne peut pas prendre le risque qu'il fasse encore plus de mal.

Samson hoche vaguement la tête, réprime un sanglot, elle resserre sa prise sur l'arme.

* Je suis la prochaine, je n'irai nul part sans toi.

Elle tire avant qu'il ne puisse opiner à nouveau, et n'a pas le temps de retourner l'arme contre elle lorsque la lumière les atteint. La pluie se meurt avec Samson. Ils partent dans les bras l'un de l'autre.

Inscription : 02/06/2021

adieu

Les cheveux de Fray contre ta joue et la respiration régulière de Gumi dans ton oreille te font ouvrir un oeil.

cela fait des jours que vous ne vous êtes pas quittés,
enfermés dans l'appartement,
enfermés dans une chambre,
persuadés que vous ne vous reverriez jamais

La lumière, vous ne la verrez pas, vous n'aurez même pas le temps de la sentir, tu fermes les yeux et expire ton dernier soupir à leurs côtés,
enfin
heureux.

Inscription : 15/06/2021

het einde van de wereld

(merci)

Pour moi, l'apocalypse n'aura pas eu lieu. Je suis parti bien avant, emportant une dernière image d'un monde encore tangible, vif et cruel, injuste comme l'est la nature. Un monde qui a tant échoué mais qui faisait de son mieux, bravement. Un monde innocent, détruit des mains d'un enfant.

Benjamin. Au bout du compte, tu n'auras sauvé personne. Tu n'auras pas été le héros dont tu rêvais enfant. Personne n'aurait pu l'être. Tu te sens si seul, depuis si longtemps. Tu sais que Cephei ne pense pas à toi au moment de disparaître. Tu sais que le cœur d'Hego se tourne vers Morgan d'abord, vers Charlotte ensuite, qu'il n'aura sans doute pas le temps de se tourner vers toi. Et Gentiana… Oh, Gentiana. Tu lui dis enfin et elle ne l'entendra jamais: Je t'aime. La lumière te trouve empli de regrets.

Margaret. Cela fait plusieurs heures que de battre ton cœur s'est arrêté. C'est mieux ainsi. Tu aurais été si triste… Pas pour toi, bien sûr, mais pour les autres, tous ces autres que tu as tant aimé, de toutes tes forces. Margaret, tu rayonnais au moins autant que le chagrin de Bételgeuse. La lumière te trouve allongée sur ton lit, elle ne fait que te cueillir au passage.

Ysé. Tu es accoudée à une fenêtre, quelque part. Cela n'a pas d'importance. Vraiment, plus rien n'a d'importance. Ananké est morte, tu as senti sa marque s'effacer de ta peau, la faim mourir au creux de ton ventre. Tu as découvert, hébétée, la satiété. Et tu l'as haïe comme jamais tu n'as haï quelqu'un auparavant. Oh, Ysé, petite Ysé, tu as souhaité si longtemps, si violemment, si ardemment, qu'on te donne l'amadou qui s'embraserait à ta flamme. Toi, ce minuscule bout de femme de rien du tout, usé jusqu'à la corde par une passion dévorante, tu aurais fait de tout cela un si grand feu de joie. Tu accueilles la lumière hilare, les bras ouverts grand comme l'horizon.

Ruben. Tu as juste le temps de glisser tes doigts entre ceux de Numa, un grand sourire aux lèvres. Je vais te dire quelque chose que je n'ai jamais dit à personne. Numa, je suis désolé. La lumière te trouve plus amoureux que jamais.

Odette. Une dernière intuition tombée du ciel avant que le ciel ne cesse d'être, accueillie comme un oiseau blessé. Tu es sortie de chez toi sur la pointe de tes pieds pour t'enfoncer dans la forêt, lui trouver une tombe au pied d'un arbre bleu. Retourner dans la forêt… Quelle folie. Tu hausses les épaules. Tu sais que tout va se finir bientôt. C'est inévitable. C'est ainsi. La lumière te trouve et ne te comprend pas.

Fauve. Dis-moi, passe-miroir: de tous ces mondes, lequel était factice?

Inscription : 19/05/2021

La vision embrouillée, elle s'avance entre les rangées de pierres parfaitement alignées. Sa chemise, son visage, sa chevelure sont tachés de sang. Son propre sang. Ses pas s'arrêtent, et elle s'effondre en larmes devant le lieu de repos de Riley Greaves.

Elle n'a pas la force de parler, d'évoquer à voix haute tout ce qui pèse sur son coeur. Veronica souffre depuis des jours comme elle n'a jamais souffert. Une souffrance qu'elle a tenté de noyer, mais ni la consommation, ni la destruction, ni la douleur, ni même la mort n'a pu faire disparaître.

Le pardon était impossible. Plus jamais elle n'aurait pu regarder les autres membres du cercle en face, elle ne pouvait même plus supporter son propre reflet. je l'ai abandonné Tout ce temps elle avait naïvement cru que ce lien, que Sirius allait la sauver de ce vide qui l'habitait.

Mais au fond, Veronica Bellandi est toujours cette coquille vide.

Elle n'aura pas le temps de voir cette éclat de lumière destructeur. C'est là, recroquevillée contre le marbre froid mais aux côtés de celui qui lui manque le plus, que tout s'arrête pour de bon.

Elle partage le dernier battement de son coeur avec celui de son étoile.

Inscription : 12/10/2021

tw mutilation graphique et suicide
je suis désolé, c'est franchement terrible mais je ne peux imaginer une autre fin pour lui
( le texte de fin en noir n'est pas concerné par le tw )

tu es beau, Donovan Decœur,

on ne te l'as sûrement pas assez dit, pas autant que tu ne l'aurais voulu, pas autant que tu ne le méritais, pas autant qu'on aurait dû,

mais tu es beau,
allongé dans la baignoire un peu trop petite de ton appartement, figé dans un dernier sourire quand la lumière d'Orion vient te cueillir.

tu n'avais plus souri depuis si longtemps, et pourtant tu n'as pas oublié comment faire. c'était là, juste là, à portée, mais tu ne voyais plus rien. tu n'étais plus toi même. tu avais voulu que tout le monde t'entende, te remarque, t'aime. et au final c'est toi qui avait été forcé de les entendre. de sentir le dégoût qu'ils ont pour toi. leur pitié, leur haine, leur jalousie, leur mépris. tout ce que t'as offert l'homme aux yeux rouges, tu l'as haï. ce n'était pas un cadeau, mais une malédiction,
celle de devoir se voir réellement.

le cœur des autres est un reflet bien plus cruel que le grand miroir dans lequel tu jettes un dernier regard.
tout le monde s'est tu, pendant le dernier dixième de seconde de l'humanité, et dans cet instant de paix tu as eu le plus magnifique des sourires.

tes cheveux noir corbeau t'ont paru encore plus sombres,
alors que ta peau palissait mortellement.
le bout de tes lèvres était déjà en train de bleuir,
et plus personne ne viendrait les réchauffer.
tes traits étaient paisibles, la douleur ne parvenait plus à les déformer.
plus personne ne peut t'atteindre, ici,
plus personne ne peut te faire du mal ici.

sur ta peau, les gouttes de sueur perlent et se mêlent au sang.
tes rétines brûlent, agressées par tout ce rouge criard,
tu t'affaiblis, et ta main droite lâche bêtement la lame qu'elle serrait si fort.

c'est terminé.

tes yeux s'embrument, tu ne vois plus rien que ce rouge,
et ton corps libéré de la malédiction,
libéré du mal.

tu ne la méritais pas, cette ████.
tu ne la voulais pas.
elle gît, loin de toi, elle ne peut plus t'empoisonner.

et puis, enfin, tu n'as plus la force de relever la tête. elle est trop lourde, et le rebord glacé de la baignoire accueille ta nuque fiévreuse.

Donovan Decœur pensait s'éteindre tranquillement, loin de la vue de tous.

Dallas Decœur est mort baigné, inondé, de lumière.
Ce sont les plus beaux Adieux, c'est la plus belle des Morts.
Son Sourire est si beau.

merci à tous.

de tout ceux que j'ai créés, Dallas restera mon personnage préféré d'Adieu, je pense. je ne l'ai pas développé autant que je l'aurais souhaité, j'aurais aimé vous en montrer encore plus, mais ce n'est la faute de personne, peut-être un peu la mienne, mais je ne regrette rien, car on s'est vraiment beaucoup amusé tous ensemble, je trouve.

de tout mes personnages ici, Dallas était vraiment le plus cher à mon cœur, pour beaucoup de raisons. l'une d'elle est que c'est le premier personnage que j'ai fait ici, pour vous rejoindre, et au final c'est un peu à travers lui que j'ai rencontré beaucoup d'entre vous, et retrouvé certains. je suis très heureux d'avoir eu la chance de venir ici.

merci d'avoir accueilli Dallas,
merci de m'avoir accueilli.

Inscription : 29/10/2021

adieux —

La lumière, vous la voyez arriver, depuis le sentier, vous observez le tsunami déferler sur vous, sans la moindre panique, main dans la main. Tu n'aurais jamais imaginé la fin du monde si proche, tu n'aurais jamais imaginé y jouer un rôle. Tu ne sauras jamais trop ce qui est arrivé, le détail, mais ce n'est pas grave de ne pas savoir.

Vous avez quitté le manoir Solar les premiers, ce matin, quand ils ont annoncé la mort d'Athéleïs. Prudence est sortie, et t'as attendu dehors, et tu as observé tour à tour Zalera, Samson, Hazel, Lisa, et Benjamin dans le salon. Tu as compris que c'était leur façon de vous dire d'aller quelque part, une dernière fois. Qu'ils en aient conscience ou pas. Cette fin du monde avait un goût de déception, et de soulagement. Un repos bien mérité après des mois, des années difficiles, un repos bien mérité après une vie d'enfer.

Peu importe ce qui pouvait bien vous attendre de l'autre côté, tant qu'elle était à tes côtés.

« On se retrouve de l'autre côté ! » à Charlotte, un peu avant de ne plus avoir de réseau, de commencer la grimpette dans le sentier.

Tu papotes, quand Prudence se tait, quand Prudence est terrifiée de n'avoir aucune absolution pour tous ses péchés, tous ses crimes. Elle a tué, tu as provoqué la mort. Tes dernières pensées l'accompagnent, mais tes derniers pas accompagnent tous ceux qui t'ont connu, en bien ou en mal.

La lumière emporte avec elle les regrets de n'avoir finalement pu sauver personne.
Vous êtes tous coupables d'avoir voulu survivre.

... tu sais, ma Lune, il n'y a de fin que pour ceux qui ne croient pas.

Inscription : 22/04/2021

Dans tes bras encore humains, l'or de Tamamo étincelle, se nourrissant de toute la lumière du cruel Soleil qui tombe sur elle.

Je suis tellement désolé, Tamamo.
Je t'aime plus que tout, d'un amour humain, d'un amour mortel.

Après tout, serait-elle morte si elle ne t'avait pas écouté ?
~~Tu penses à tous ceux que tu as guidé sans qu'ils ne trouvent jamais leur route.~~

Tu es résolu à ne plus vivre sans elle lorsque la lumière t'accueille.

Inscription : 28/02/2022

Ta fin est un cliché Priam. Ta fin est celle d’un film. Ta fin en est inspirée.
Ta fin, tu la sens venir. Tu n’es sûr de rien. Mais tu la sens.
Tu sens un lien qui se déchire. Puis un deuxième. Tout ça juste après avoir entendu une explosion.
Jouez. Tu as ordonné. Alors ils ont joué.
Tu as utilisé ton pouvoir une dernière fois. Tu as manipulé une dernière fois.
Et sur ta joue roule ta dernière larme.
Une main crispée sur ton violon. L’autre sur ton archet.
Tu joues comme si ta vie en dépendait. Tu joues comme si tu allais pouvoir te sauver de l'inévitable. Tu joues comme s’il y avait une échappatoire à ta mort imminente. Il n’y en a pas.

Priam, tu as peur de mourir. Tu as peur d’être seul. Tu as peur de les abandonner.
Il y a tant de choses que tu aurais aimé faire, dire, voir.
Tu as peur mais tu pars sans regret. Tu as peur de la solitude mais tu sais que tu les rejoindras. Tu sais que vous serez toujours ensemble.
Toi et ton cercle. Toi et ta famille. La seule qui compte. Les seuls que tu aimes.

Est-ce qu’ils le savent ?
Est-ce que tu le leur as assez répété ?
Est-ce que tu aurais dû le dire plus souvent ?
Est-ce que tu étais suffisant ?
Est-ce que tu as été trop collant ?
Est-ce que tu as été un bon lié ? Un bon ami ? Un bon frère ?

Quand la lumière vient te cueillir Priam, elle étouffe ton hurlement.
Ton hurlement de douleur. De chagrin. De rage. De désespoir.
Toute cette colère que tu as contre cet être qui te prend tout ce qui t’es cher. Qui prend ta vie. Qui prend celle de ta famille. Qui prend votre futur.
Elle étouffe ton cri.
Ton cri au monde. Ton cri à Spica. À Ruvik. Bérangère. Divine. Sevket. Fauve. Lyon. Jade. Yumi.
Merci pour tout.

Inscription : 26/04/2021

Les portes de l'antre des entités restent bloquées pour toi, restent bloquées pour ne pas répandre la lumière, pour endiguer la catastrophe. Fenrir s'est résigné - votre dernière discussion a été une dispute.
L'étau se resserre, Bastet.
Jusqu'à la dernière seconde, tu as essayé de forcer une entrée, de sauver ta peau.
Tu meurs avec des regrets, balayé par la lumière comme un vulgaire humain.